abandoncy
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Abandoncy
Hollow//Living Cdr/Tape
The Ghost Is Clear/Zegema Beach records 2020
Abandoncy, Kansas City, Missouri, ça rime et cest riche dun
noise-rock à multiples facettes. Lurgence de titres qui ouvrent
le bal et tirent sur tout ce qui se danse et surtout ne se danse pas parce
quon a pas le temps, que la baston prend vite le dessus et quil
est impossible de lutter contre le feu propagé par de superbes
missiles comme Nashville Hot, 7 More Ohms et Power-Stance.
Mais déjà on sent poindre chez ce nouveau trio américain
une propension à brouiller les pistes, mélanger les sonorités,
casser le rythme infernal, faire naître dautres émotions.
Impossible de ne pas penser à mes vieux chers Ten
Grand, dans cette espèce de recherche dimpératif
désespéré, quand noise, rock, emo se fracassent dans
un bel élan inarrêtable. A peine le temps de se remémorer
tout ça que Abandoncy passe à Interlude qui, comme
son nom lindique, est un interlude, du genre instrumental à
guitares mélancoliques, qui pourrait être ressenti comme
une brisure délan mais qui est beau comme un crépuscule
étoilé sur une journée de merde. Abandoncy a grand
cur et il le prouve encore plus tard avec I Alone Left, balade
acoustique sur fond de pluie tombante qui serait acceptable si le chant
à nu ne sonnait pas aussi faux.
Le credo de Abandoncy, ça reste tout de même le bruit qui
flagelle. Mais voilà, le trio naime pas les cases alors il
continue de surprendre avec Mudcrawler, autre excursion dans létrange
qui laisse dans un état second et blafard, avec les belles vocalises
de linvitée Brittany Jo Sawtelle et cest une réussite.
Et cest pour mieux enchaîner par Youre All Of America
To Me. Ça sonne comme un slogan électoral mais Abandoncy
montre surtout sa capacité à varier les plaisirs, appuyer
les mélodies, sortir des arpèges cristallins sous le déluge,
mettre du beau dans le chaos, alterner les chants auxquels participent
les trois protagonistes pour donner encore plus de force et de relief
à une musique qui, tout au long de ce premier album modestement
imprimé sur un cdr ou une cassette, ne cesse dévoluer
dans des structures mouvantes et inattendues sans perdre son unité
densemble. Hollow//Living ou comment écrire des morceaux
à forte valeur ajoutée, des morceaux qui vous remuent en
profondeur, autant enchevêtrés que percutants, à fleur
de peau et savamment construits à linstar des sept minutes
de Let The Dead Die In Vain, épique cavalcade aux soubresauts
nombreux dont les derniers accords se désagrègent dans un
nuage à forte contenance électrique et porteur de beaucoup
despoirs pour ce groupe.
SKX (01/11/2020)
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