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Workin’ Man Noise Unit
It’s Not Nothin’ - LP
Riot Season records 2018

Workin’ Man Noise Unit. Avec un nom pareil, il faut s’attendre à du lourd, un dur labeur en mode combat rempli de bruit et de fureur. It’s Not Nothin’ est le second album de ce groupe anglais originaire de Reading et l’affaire est en fait un peu plus compliqué que ça. Il est question de riffs et de bordel comme tout bon groupe de rock qui se respecte mais l’agencement et l’allant insufflé par Workin’ Man Noise Unit brouillent les pistes, les rendent glissantes et trompeuses. C’est pavé autant de bonnes intentions que de mauvaises et ça donne un album particulièrement captivant.
Un groupe ressemblant au tout-venant mais qui cache derrière l’habituel guitare-basse-batterie-chant un type derrière un genre de synthé chargé de boutons, de touches, de pédales, de fils qu’il adore triturer avec ses mains sales plein de doigts. Ça saute pas à l’oreille mais quand on la tend, de drôles de frictions et sifflements se font entendre, s’intercalant comme la vermine pour gratter les certitudes.
Car Workin’ Man Noise Unit a tout de la gueule d’un groupe punk-rock, l’odeur de la bière, l’humour douteux et les refrains fédérateurs. Et pourtant, Workin’ Man Noise Unit a les dents du fond baignant aussi dans la hardcore, le stoner, le rock’n’roll incendiaire, le noise-rock de prolétaire, l’électronique frelaté, aime le gras et les mélodies, Mission Burma, Volcano Suns ou Fugazi, quand ça beugle ou quand ça chante et plutôt bien d’ailleurs, quand ça fume comme une cheminée pas ramonée ou pétarade comme une cylindrée taillée pour les courses poursuites sur les routes de l’insouciance.
Workin’ Man Noise Unit opte pour une démarche à la Sievehead. Un croisement d’influences débouchant sur des morceaux mémorables, l’art de pimenter son punk-rock de base qui voudrait se donner des allures bas du front alors qu’il en ressort foutrement bien fringué avec un sens élevé de la composition vous accrochant par le fond de culotte pour finir par percuter le ciboulot, propre et net, rincé et content.
Certains passages possèdent un tantinet moins d’éclat mais dans l’ensemble, It’s Not Nothin’ porte très bien son nom et gratifie nos tympans d’un paquet de titres qui claquent dans le vent du bonheur, des mélodies fines qui ont de la gueule et des refrains qui ont du corps pour les reprendre en cœur, de la rage bien placée tout comme l’entrain communicatif d’un groupe qui avance sans se cacher, sans se poser de questions inutiles, capable même de larmoyer sur l’ultime compo sans fausse pudeur, beaucoup plus touchant et délicat que son titre le laisse suggérer (Become The Scum). Offrez vous des roses, épines comprises.

SKX (28/02/2019)