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Warren Schoenbright
Machinae Inutiles – cassette
Astral Noize records 2019

Warren Schoenbright, j’ai cherché pour voir si c’était une référence obscure dans un microcosme quelconque ou un acteur américain déchu mais le fruit de ces recherches est nul. Warren Schoenbright est donc un trio anglais (Londres) qui va tenter de se faire un nom avec une musique radicale. Bon courage.
Machinae Inutiles n’est pas leur première cassette. Depuis 2014, le trio aime faire beaucoup de bordel mais il n’a pas eu encore le droit de goûter aux joies du vinyle ou du CD mais on s’en contentera. La nouvelle livraison comporte trois titres atteignant la bagatelle des vingt minutes parce que Warren Schoenbright aime prendre son temps pour torturer les tympans. C’est la catégorie Swans et White Suns.
Un batteur, un bassiste et un mec derrière des machines qui psalmodie dans un micro en se tordant de douleur avec les accords d’une guitare qui ne semble pas absente des débats ou répétant inlassablement les mêmes trois mots sur Abject Engine dans un détachement et dépouillement que n’aurait pas renié My Disco. Une incantation tribale, répétitive, agonisante, violente et malsaine. Provocation physique. Le corps répond par des mouvements saccadés, des spasmes incontrôlés. Le son de la basse résonne comme une barre de fer cognant une autre barre de fer. Les stridences sont infernales. La batterie est solidement frappée, ancrant Machinae Inutiles dans le concret d’une musique très rythmique et martiale.
Car sous des dehors punitifs, primaires et bruitistes avec des gros passages de magma chaotique comme sur Archimedes Screw, Warren Schoenbright conserve un cap noise-rock structuré, de quoi vous faire bouger en cadence et vous hypnotiser par la force brute de leurs trois mantras froids comme l’acier mais totalement obsédants. De grands malades qui va être très intéressant de surveiller en espérant enfin un disque bientôt en bonne et due forme.

SKX (10/05/2019)