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VI!VI!VI!
II – CD
Tandori/Riot Not War/La République Des Granges/ Jarane/Araki/Degelite/Cheap Satanism/La Loutre Par Les Cornes/
Do It Youssef/Etienne Disq/Epicericords/Quelque Part records 2019

En fait, ce n’est pas Vi!Vi!Vi! comme indiqué sur la chronique de leur précédent album mais VI!VI!VI!, soit les chiffres romains pour 6!6!6!. Ce n’est pas diaboliquement important et n’y voyez surtout pas le signe d’un groupe porté sur le metal pour adorateurs de boucs velus et autres gaudrioles grand-guignolesques pour chevelus attardés. VI!VI!VI! est un trio originaire de Lille enclin au rock bruitiste et expérimental à même de faire fuir plus d’un métalleux de base. Et pas qu’eux. Ou plus exactement, était un trio. Deux autres personnes se sont rajoutées au triumvirat de départ. Le quintet est désormais constitué de deux batteries (+ percussions allant du fer que l’on bat tant qu’il est froid à la boite de conserve sans oublier une meuleuse pour les travaux d’appoint), deux guitares (+ machines, vielle à roue, santour et bruitages divers et variés pour les finitions à la truelle) et un bassiste (qui a ajouté la mention Inframass à sa panoplie de parfait mais néanmoins mystérieux bricoleur). Alors qu’en réalité, ce sont des sidérurgistes de la noise, des tourneurs-fraiseurs de mélodies, des forgerons du krautrock. Le but de VI!VI!VI!, c’est la transe mais avec plein d’accidents autour, du chaos sous chaque pied, de la méditation au fond d’une mine charbonneuse.
II
comme un deuxième album avec quatre morceaux s’étalant de toute une longueur. Ça creuse, ça raffûte, ça part dans de longs mantras qui sentent la rouille, le feu, le désagrégation, la longue fuite en avant et son cortège de drames. On sait quand on part. On ne sait jamais où on arrive et encore moins comment. Gergovia est une bataille commençant dans le roulement des tambours, la montée de l’adrénaline avant le combat, le fracas des armes. Puis le calme d’un coup, la fin des rythmes et le son bourdonnant d’une vielle à roue ou je ne sais quelle sonorité anxiogène et des corps se ramassant à la pelle. VI!VI!VI! va où il veut, quand il veut. Loin du tumulte ou au cœur du volcan. En cassant le game, en charcutant sous la peau, en offrant des plénitudes incertaines et chancelantes, en associant des triturations sonores et en usinant avec une approche industrielle.
Rust Belt I
part ainsi subitement et violemment. Mais après cinq minutes faussement calmes pendant lesquelles la marmite bouillonnait de mille frictions. Pour ensuite se stabiliser autour d’une rythmique hypnotique servant d’aimant sur lequel se greffent toutes les ferveurs du monde. Afin de mieux stopper net, en plein élan orgasmique et écouler son trop plein d’énergie dans une nébuleuse agonie de bruits. Rust Belt II et Badelia suivent un chemin tumultueux identique synonyme de vie et de malheurs inhérents, de multiples évènements semblant indomptables mais que VI!VI!VI! a le talent de rendre troublant, fascinant, percutant, lisible malgré les pièges et une texture remplie de dangereuses aspérités. La formule change, l’envoûtement reste.
Et pour le prochain album dont vous pouvez déjà entendre deux morceaux sur leur site, la formule va intégrer un chanteur-saxophoniste en la personne de Geoff Leigh (Henry Cow, Faust, Mike Oldfield). VI!VI!VI! n’a pas fini de nous surprendre.

SKX (01/08/2019)