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USA/Mexico Matamoros LP Riot Season records 2019 La vie serait bien triste sans un groupe comme USA/Mexico. Et fade. Écouter USA/Mexico, cest lassurance den mettre partout, que ça déborde du cadre, que ça bave et sen foutre joyeusement, ne rien comprendre et aimer ça, nobéir à aucune règle, briser les tabous, une plongée dans un immense bain de boue et en ressortir ragaillardi, revenir enfant, taper sur tout ce qui bouge, faire le plus de bordel possible en se torchant littéralement du couperet du moment que ça emmerde tout le monde. Le trio texan toujours composé de Nate Cross (basse), King Coffey (batterie) et Craig Clouse (guitare, chant) semble pourtant plus discipliné dans leur approche radicale du bruit par rapport à Laredo, premier album plus toxique que le glyphosate. Ce qui signifie donc que Matamoros est aussi plus méchant et mordant. Tout en continuant davoir le son le plus salopé, encrassé, distordu, saturé (ne pas rayer la mention inutile, elles sont toutes valables) au nord du Rio Grande et au sud du Rio Bravo, Matamoros gagne en impact avec des morceaux semblant mieux savoir où ils vont. Dans les flammes de lenfer certes pour destination finale mais le chemin pavé de mauvaises intentions suit un tracé qui se tient. Excepté sur les dix-sept minutes de Anxious Whitey. Un instrumental longue distance mais manquant de souffle hélas. Cest du répétitif obstiné qui débute dans une mélasse sonore défiant les lois de lenregistrement, qui promet beaucoup dans le genre ravage extrême et douleurs divinement masochistes mais ça finit par tourner en rond et stopper à mi-parcours le châtiment aurait été une bonne idée. Sinon, la lourdeur impénétrable de la section rythmique, la seconde guitare de George Dishner (Spray Paint) sur le titre douverture Matamoros pour encore plus de sifflements, le chant de Kevin Whitley (Cherubs) sur Shoofly qui semble-t-il a inspiré et incité Craig Clouse à abandonner ses effets nuisibles et trop trafiqués sur Laredo (on en confondrait presque les deux timbres de voix), les riff suintants le malsain, lanarchie et la jouissance primaire, toute ce facétieux défouloir se prend de face, sans respirer, sans réfléchir, de la part dun groupe qui se charge gaiement de vous griller les derniers neurones quil vous reste. USA/Mexico, une ode au chaos, à la subversion, aux bas instincts et à la libération de ses chakras par le bruit. SKX (06/06/2019) |