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Thank Please 10 Buzzhowl/Exag records 2019 Léquation est relativement simple et abstraite. Des machines avec attirail synthés/electronics, des hommes qui tapent vigoureusement et hurlent comme des bêtes. Et pourtant, les pistes tracées par Thank sont brouillées, les lignes se croisent et sentrechoquent violemment, les sentiments se dressent les uns contre les autres. Après Sexghost Hellscape en 2017, un excellent titre (The Curse) sur une split cassette avec leurs compatriotes Blóm, les Anglais de Thank reviennent frapper fort avec quatre nouveaux morceaux qui explosent dans tous les coins. Du synth-punk pour les épileptiques qui ont envie de séclater la tronche et les tibias sur une piste de danse, de la no-wave qui aime mettre des refrains libérateurs dans leur agression sonore, de la noise où les guitares font des bruits de chaise électrique, des électrochocs pour lobotomiser les foules, de gimmicks qui piquent et un chanteur, Freddy Vinehill-Cliffe, déjà entendu au sein de Beige Palace, au-dessus de la mêlée et expulsant de ses poumons, de son crâne malade, tous les démons quil peut, un hurlement urgent et continu qui sent la fin du monde et est pour beaucoup dans laliénation procurée par la musique déglinguée de ce groupe. Déglinguée et pourtant méchamment efficace à linstar du dernier titre, lirrésistible Two Hour Lunch qui rend dingue en donnant envie de sauter dans tous les sens sans négliger laccroche mélodique et la rythmique incendiaire pour un rendu âprement poignant. Avec lajout de Theo Gowans issu de la scène harsh-noise (Territorial Gobbing), Thank a augmenté la dose de bidouillages, triturations sonores. Mais cest toujours au service de morceaux furieusement entraînants comme un Psychic Graveyard avec surplus de vitriol, de convulsions, de folie symbolisée par ce chanteur au bord de la syncope. Un sale mélange détonnant et totalement prenant. Ça sappelle Please et vous avez lobligeance daller écouter ça vite fait. SKX (09/10/2019) |