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Secret
Fun Club Three One G N° 101 LP 31G records 2019 Secret Fun Club, cest John Rieder à la basse et Sal Gallegos à la batterie, ex-Some Girls et soccupant de Three One G records avec Justin Pearson. Et pour ce troisième album, le duo a décidé de lintituler Three One G N° 101 parce que cest tout simplement la 101ème sortie du label de San Diego. Pour linstant, cest facile à suivre. Dire que Secret Fun Club navait pas donné de ses nouvelles depuis 2012 et Skull With Antlers ne devrait également pas poser de problème à votre compréhension que je sais pourtant limité (sinon vous ne liriez pas ces pages). Par contre, parler de la musique de Secret Fun Club demande un peu de concentration. Secret Fun Club na jamais aimé faire dans la facilité. N° 101 continue de brouiller les pistes. Le fond de commerce est une musique massive, robuste avec une basse branchée sur un mur damplis et un batteur frénétique qui tape comme un sourd. À partir de ce constat, le duo peut aussi bien donner dans le brutal que le complexe, le furieusement basique et efficace à tendance metal rugueux que le math-rock qui compte impair, jouer dans un registre noise, répétitif, acharné ou séchapper dans lexpérimental et le tordu. Mais Secret Fun Club ne sarrête pas là. Le duo apprécie également placer des morceaux qui nont rien à voir. Cest le cas avec Sabre Drama, Upright Brigade et Billy Joel Osteen qui, dans un monde normal, serait vu comme des interludes récréatifs. Sauf quavec le duo de San Diego, ça dure des plombes et que ça atteint un fort taux de pénibilité. La bonne nouvelle, cest que ces trois titres napparaissent que sur la version digitale. Un cadeau bonus empoisonné qui dispensera donc tous les propriétaires dun vinyle daller actionner le coupon de téléchargement fourni avec. Et ce nest pas fini. Autre incongruité dans le paysage sonore, Ted Nugent Was Goth In High School. Morceau qui na dintérêt que le titre à moins daimer un divertissement jazzy en sirotant un bloody mary au coin du feu. Drôle de club. Heureusement, le socle de cet album et ce quil faudra uniquement retenir de ce disque bien moins barré que le précédent, ce sont les sept autres compositions animées par une force de frappe monumentale, un groove épais, une lourdeur colossale, des attaques punitives, lenvie de tout saccager sur son passage comme des bêtes, ne pas sacrifier le sens du mot rock qui casse la nuque en deux sur lautel de lexcentricité dont on sait le duo friand, lajout de synthé, dun vibraphone, dune contrebasse et dune guitare pour encore plus de bordel et de puissance, le raffinement des titres (Pariah Carey, Orchestral Manoeuvres In The Darkthrone, Pat Minotaur) et les onze minutes infernales de Black Metal To English Dictionary. Pour ce morceau de bravoure, Justin Pearson, Sam Lopez et Esteban Flores sont venus à la rescousse. Il fallait bien tout ce petit monde là pour supporter lénorme charge avançant comme un rouleau-compresseur avec une section rythmique répétitive et oppressante. Les multiples bruits, stridences, vocalises diaboliques et tentative de dérèglement aliénant ny feront rien. Secret Fun Club marche sur votre petite gueule plus sûrement quun Melvins, Dead, Mombu et autres mastodontes avides de déviances et dextrêmes. La 101ème est une sacré référence qui se mérite mais qui fait délicieusement mal. SKX (16/12/2019) |