
processblack
deathwish
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Process
Black
Countdown Failure – 7’’
Deathwish records 2019
Les trois protagonistes de Process Black ont participé à
une multitude de groupes dont la liste est trop fastidieuse à citer.
Par contre, vous pouvez en retenir deux, cela suffira amplement. Deadguy
et Kiss It Goodbye. Tim Singer, le chanteur de ces deux groupes cultes
figure au générique de Process Black. Des noms qui ont de
quoi faire frémir d’envie tant ces groupes et le chant de
Singer ont été flamboyants et une influence marquante dans
la scène hardcore/noise. A part le serpent de mer Family Man qui
n’aura finalement jamais vu le jour sauf pour deux morceaux en mode
démo,
Tim Singer n’avait jamais participé à un nouveau projet
musical (sauf quelques featuring avec Ken Mode ou Every Time I Die) et
Process Black marque son grand retour depuis 98 et la fin de Kiss
It Goodbye.
Et s’il est autant question de lui, c’est parce que Process
Black est fortement marqué par Deadguy et Kiss It Goodbye. L’impression
que c’était hier et que Singer reprend naturellement le cours
de l’histoire, comme si de rien n’était. En compagnie
de Brock Lowry (batterie) et Aaron Adge (guitare, basse), Singer imprime
son empreinte au fer rouge les trois titres de Countdown Failure.
Son timbre de voix, sa façon unique de poser son chant, d’alterner
entre rage animale et chant parlé prêt à bondir, de
cracher ses mots entre les dents, de jouer avec la tension, tout y est,
Singer n’a rien perdu du feu sacré.
Et ce n’est pas qu’une question de chant. La musique du trio
reprend les affaires là où Deadguy et Kiss It Goodbye les
avait laissées, une suite logique avec vingt ans d’écart.
Il serait alors possible de reprocher à Process Black de faire
du neuf avec du vieux mais les trois morceaux sont tellement impeccables
qu’il est impensable de faire la fine bouche. Le hardcore du trio
fortement teinté de noise est une charge aussi virulente qu’émotionnellement
poignante. Les riffs de Lies>Truth flinguent, l’alliage
rythmique est d’acier et la science du chant de Singer souffle sur
l’incendie, le répand, le rend encore plus beau. C’est
torturé et spontanée, fiévreux et cassant, ce que
confirme The Worst In Us ou la face B Breathing Becomes Difficult,
quand le climat devient étouffant, que Process Black se fait rampant,
manie le mid-tempo, la chute de tension, le décrochage, l’accident
pour mieux vous sauter à la gorge et décupler la colère.
Quand on est tombé dans la marmite tout petit, c’est pour
la vie. Souvent copié, jamais égalé, Tim Singer et
Process Black remettent la main sur le flambeau et prouvent qu’ils
n’ont rien perdu de leur force et de leur pertinence. Au verso de
la pochette, Process Black remercie toutes les personnes qui ont patiemment
attendu que (…) These rockets to fire up. All systems are go.
We have liftoff. Le décollage est réussi. Espérons
que le vol dure désormais longtemps et que le crash arrive le plus
tard possible.
SKX (21/11/2019)
 
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