pigeon
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Pigeon
Bug – 12’’
This Charming Man records 2019

A l’origine, Bug était sorti en cassette en 2018 sur Tortellini records. Mais c’était tellement bon que This Charming Man l’a publié en vinyle cette année. Seulement cinq titres gravés sur une seule face d’un vinyle rouge bordeaux (comme ne le montre pas les photos) mais cinq titres suffisants pour prolonger le plaisir du précédent album et confirmer l’intérêt porté à Pigeon, groupe berlinois.
Vu dans l’arrière-salle du Marquis de Sade (Rennes) le 9 mars dernier, Pigeon avait volé dans les plumes du public avec un concert solide et vigoureux et son batteur-chanteur au four et au moulin. Bug, parce que tout ça n’est qu’une histoire de bestioles, c’est un concentré de post-punk et de noise, c’est la suite logique du premier album sans les interludes pour encore plus d’impact d’une musique qui n’en manque pourtant pas à la base. La batterie claque comme jamais. C’est d’ailleurs toute la section rythmique qui est mise en avant avec une basse mélodique et prépondérante dans le groove volcanique pour des morceaux menés tambour battant. Seul l’instrumental Bug en troisième position permet de reprendre son souffle dans ce sprint de quatorze minutes. C’est que Pigeon a du souffle. Et le bruit de la guitare fraiseuse, remplacée parfois par un synthé grinçant sur Ideal, n’est pas fait pour les vols en toute quiétude. Less devient même flippant, quasi paranoïaque, ne pas se retourner, Pigeon a des allures de rapaces affamés. Et tout ça est fait méthodiquement, presque froidement malgré l’aura générale entraînante, un pied dans les années 80, le reste dans les méandres urbains d’un monde moderne aliénant, comme si Warsaw revenait d’entre les morts et se mettait au goût du jour. Bonne chance.

SKX (24/08/2019)