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Pardans Spit And Image LP Tambourhinoceros/Third Coming records 2018 Second album pour les Danois de Pardans avec double ration de titres et donc deux fois plus long que son prédécesseur Heaven Treason Women. Pardans prend son envol et on ne va pas s'en plaindre. Idéalement lancés par un premier enregistrement fort prometteur, les six Danois poursuivent et confirment leur route où les croisements ne manquent pas. Pardans fait valser les étiquettes. Le groupe parfait pour séduire plusieurs familles musicales, en déboussoler un certain nombre et conquérir le reste, ceux qui aiment les zigzags, quand ça chambarde, quand on ne sait jamais quelle va être la gueule du prochain virage, son inclinaison et la profondeur des fossés et surtout ceux qui aiment au final quand ça fonce dans le tas sans se poser (trop) de questions. Ferme les yeux, ça passera ou ça cassera. Vous pouvez donc ressortir les formules douteuses comme trop free pour les punks, trop jazzy pour les hardcoreux, trop no-wave pour les jazzeux, trop luxuriants pour les minimalistes, trop lubrifiés pour les rebouteux, trop chaotiques pour les coincés et autres maximes pour ceux qui n'aiment pas avoir le cul entre trois chaises. Violon, saxophone et piano alimentent toujours le propos, s'insèrent judicieusement entre guitare piquante comme un moustique, section rythmique énergique et chant retentissant pour créer une osmose aussi frontale que fourmillante de détails, aussi bruyante que leste et astucieuse. Certains titres tracent leur chemin et crachent leur venin en moins de deux minutes (voir moins de soixante secondes) alors que d'autres s'épanchent au-delà des six minutes avec vigueur (Are You Entertained Yet ?) ou façon ballade mélancolique avec force saxophone et sa mélodie suave et un chant de crooner hardcore (Love Run Loose). Comme un ouragan sur son rocher balayant la petite sirène à l'entrée du port de Copenhague ou comme une bête orgueilleuse tapie dans l'ombre de la forêt millénaire, Pardans secoue à l'instar de l'excellent et convulsif When Come The Rats, fait swinguer l'enfer (Burning House Bedding), met une pincée de James Chance dans sa tambouille, tangue bras dessus dessous en se serrant pour se tenir chaud (Over The Moon And Beyond), donne dans l'abstraction titubante ou bétonne sur le solide, noir et grondant In Season's Grip. Spit And Image, une bonne et grande bourrasque d'air frais qui ouvre les esprits et nettoie bien les oreilles en provenance du Danemark. SKX (02/01/2019) |