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Le nouvel enregistrement de No Sister s’appelle Influence. Et d’influence, il en a été pas mal question pour leurs deux premiers albums. Et dans toutes les chroniques qui ont bien voulu se pencher sur le cas du groupe australien. Sonic Youth est revenu en boucle. Sans que cela soit gênant (sauf peut-être pour eux ?) mais il était difficile d’en être autrement. Avec ce nouveau single quatre titres, il est encore permis de penser à feu le gang de New-York dans les sonorités des deux guitares, dans cette façon de sonner étrangement, d’accorder singulièrement les cordes. Pour le reste, Influence prend ses distances. Avec une nouvelle bassiste (Gemma Helms) en lieu et place de Josh Watson tout de même crédité du morceau Pacific, No Sister accentue l’angle post-punk, rafraîchit l’atmosphère, freine la cadence générale, créant une zone d’inconfort et énigmatique dans laquelle il est bon de se laisser porter. Rythmique erratique, fausse torpeur, tension sourde qui vous met dans un état bizarre, en se demandant à quelle sauce No Sister va vous manger, si ça va exploser, déraper, partir sur un contre-pied. No Sister préfère vous laisser entre deux eaux, jouer avec les nerfs et des mélodies qui démangent l’épiderme, des guitares qui s’amusent avec l’incertitude, l’anomalie, vous bercer pour mieux piquer, édifier un climat grinçant, distant, qui sent la désolation. Influence, c’est un état cotonneux, stressant, un mauvais rêve curieusement magnétique pour un groupe dont l’écriture éclatée, brisée lui permet de prendre une direction plus personnelle. Un groupe qui n’a certainement pas fini de surprendre.

SKX (07/11/2019)