messed
bitterdose
gorgonoisid
nervøs
blankhellscape
badstonedoom

Messed/Gorgonoisid
A Split Plastique 7’’
Bitter Dose records 2019
Nervøs!
Death Don’t Have No Mercy – 7’’
Bitter Dose records 2019
Blank Hellscape
s/t 7’’
Bitter Dose records 2019
Bad Stone
Magic Caravan – 7’’
Bitter Dose records 2018

Quadruple ration de Bitter Dose. Un jeune label anglais très DIY, avec l’amour du travail bien fait et des pochettes fait maison. Des tirages limités parce que les moyens le sont également et parce que les groupes présents sont souvent inconnus, radicaux et que la vie est une chienne. Né comme une subdivision de False Profit records, Bitter Dose vole désormais de ses propres ailes et on leur doit notamment l’édition vinyle de l’album des excellents Sojii qui était paru uniquement en cassette. Tour du propriétaire avec les sorties les plus récentes du label qui en compte dix au compteur.



Enfin des nouvelles de Messed. Les Allemands s’étaient montrés très discrets depuis trois ans et leur premier mini-album remarquable à défaut d’avoir été très remarqué. Leur nouveau morceau Plastic Bag confirme le potentiel de Messed, leur totale maîtrise d’un noise-rock racé et percutant, une lame de fond qui vous prend par les tripes, la sombre tension qui monte, les nuages noirs qui s’amoncellent, l’électricité qui fuse, frappe les corps qui finissent in a plastic bag, derniers mots d’un superbe titre.
Gorgonoisid est également un groupe allemand (Francfort), existe depuis 2009, a publié plusieurs disques mais il n’est jamais trop tard pour faire connaissance. Bin Liner est donc le nom qui va servir de présentation avec ce groupe inconnu de nos services. De là à savoir si j’ai envie d’en entendre plus, ce n’est pas certain mais je ne dirais pas non. Une sorte de noise-rock lourd et collant que certaines personnes bien avisées qualifieraient aussi de sludge. Avec un coté détraqué et bizarre, que ce soit dans le chant de maniaque titubant sous des substances illicites ou les accords de la guitare errant sur la fin dans une zone d’ombre malsaine après un riffage carré et minimaliste. La rythmique puissante et martelante est là pour tenter de tenir tout le monde dans le rang et après plusieurs écoutes, ce titre donne tout de même envie d’aller au-delà et d’entendre ce que Gorgonoisid a vraiment dans le ventre. A suivre.






Dans le domaine inconnu au bataillon, le groupe norvégien Nervøs! se pose là également. Et pourtant, 18 ans que Nervøs! répand son bruit malfaisant entre cassettes et Cdrs à tirage ultra limité distribué sous le manteau, le premier enregistrement ne remontant qu’à 2008 tout de même. Mais Bitter Dose s’occupe de leur cas en 2019. Réédition vinyle de Tired, un album publié en cassette en 2016, puis Doomsick, un nouvel album de trois très longs titres et donc ce single uniface avec le morceau Death Don’t Have No Mercy. Et Nervøs! non plus n’a pas de pitié. Trois types dont le credo est de tout foutre dans le rouge, d’enfouir le chant qui donne pourtant tout ce qu’il a sous un sale déluge de saturations et de répéter, répéter encore les mêmes mesures jusqu’à ce que la tension déborde, jusqu’à ce que mort s’en suive. C’est le syndrome Brainbombs. Jouer par Unsane qui aurait pété un plomb. Avec des couches de bruits et d’effets qui s’agglutinent encore sur la fin parce que le bordel n’est jamais assez beau pour Nervøs! Et à ce petit jeu de la torture entre amis, Nervøs! s’en tire haut la main. Pire, on en redemande. Hypnose par nihilisme.





Bitter Dose continue dans le terrorisme sonore avec les Texans (Austin) de Blank Hellscape. C’est la frange dure du parti, intonation punk-industriel et power electronics. Des machines et des hommes pur deux titres written and recorded 100% analog in one fucking hour. Tu peux laver tes carreaux avec ces deux titres, ça récure impeccablement, ça gratte à l’endroit et à l’envers, ça les raye même et puis ça les explose aussi parce que t’as pas que ça à foutre. 100% trash et venin, une boite à rythme qui s’emballe et bave, surtout sur le Club mix de Nobody Around, le chant d’Andrew Nogay arrose toute la pièce de postillons véreux, des bruits dégueulasses en guise de mélodie, débrouille-toi avec ça. One fucking hour, c’était bien trop.





Le tour du propriétaire se termine en Angleterre avec Bad Stone. Un trio instrumental se qualifiant de stoner rock doom metal. Autant ratisser large, on est sûr de rater personne. Ou presque. Un seul morceau, Magic Caravan, sur ce single uniface transparent et c’est suffisant ainsi. Parce que les termes psychédélisme, planant, seventies auraient pu aussi se rajouter à la liste et ça, c’est bien trop de sucre et de gras pour mon physique d’athlète.

SKX (12/05/2019)