kingchampionsounds
surplus1980

International Static Split, c’est tout d’abord un très bel objet avec un calque recouvrant la pochette, officiant comme un OBI et collé par un timbre ancien et unique à chaque exemplaire. Le présent exemplaire en photo ici a eu le droit à un timbre hollandais sur les Conventions de Genève. Ne tirez pas sur la Croix-Rouge.

Ce single marque surtout le retour de Surplus 1980. Ce nom ne vous dit sans doute pas grand-chose mais leurs deux enregistrements, Arterial Ends Here et Relapse In Response sont des disques qui ne s’oublient pas et il n’est jamais trop tard pour les découvrir bande d’ignares. Après six années, c’est donc avec plaisir de voir sortir de leur silence ce groupe trop discret. Mais commençons par King Champion Sounds qui eux n’ont aucun mal pour se faire entendre. Les Hollandais n’arrêtent pas d’enregistrer, leur dernier album est encore tout frais et l’inédit proposé sur ce single est justement issu de la session d’enregistrement de For A Lark. Cerebrum Bum est son nom et c’est la preuve une nouvelle fois de l’étonnante fusion des genres et inventivité dont est capable King Champion Sounds sans se vautrer dans le risible. Entendre GW Sok avoir un scandé quasi hip-hop sur le refrain à de quoi surprendre mais ça passe tranquille, surtout sur une rythmique toute en souplesse aux accents dub agrémentée d’un baril de pétrole, d’un xylophone, de cuivres enjoliveurs et des cordes de guitares en dentelle électrique.

Pour Surplus 1980, il faut traverser l’Atlantique, se rendre à Oakland (Californie) et l’International Static Split prend alors toute sa mesure tant le groupe de Moe Staiano (ex-Sleepytime Gorilla Museum) regorge de cette même capacité à transcender les genres et faire preuve d’une créativité débordante et étonnante. We Don’t Understand The Words, ce sont six minutes et quelques d’un instrumental avec trois guitares, un trombone, un saxophone ténor et le sens de la batterie & percussions toujours aussi riche de Staiano. Ce n’est pas une démonstration de force mais un subtil assemblage faussement concassé, une mosaïque dégingandé qui avance inexorablement avec des accès fougueux de rythmes, des rafales de coups qui ne font même pas mal, des décalages imperceptibles fluidifiés par les cuivres et un allant qui ne fait que grandir et s’envoler sur cette pièce montrant que Surplus 1980 n’a rien perdu de son originalité.
Un morceau issu de la même session que Pigeon Obstacle Course, soit leur nouvel album à paraître cette année. Sans oublier incessamment sous peu le EP 4 titres sur Music à La Coque (pour l’Europe) sous le nom complet de Surplus 1980 Collectiv Ensembl with G.W. Sok. Quand Surplus 1980 revient, ce n’est pas pour rien.

SKX (26/03/2019)