blaha
godunknown







Blaha
The Calming Room – LP
God Unknown records 2019

Blaha, c’est le projet solo de Mike Blaha, un des deux guitaristes de The Blind Shake, celui qui n’a pas de cheveux, pardon, celui qui n’a pas de lunettes. Un effort en solitaire qui date de 2017, c’est à dire juste après Celebrate Your Worth, le dernier album en date de The Blind Shake, groupe en veilleuse depuis. J’ai crains pour la vie de ce groupe inestimable mais il semble bien que le trio de Minneapolis existe toujours.
Qu’à cela ne tienne, Mike Blaha n’est pas resté à s’emmerder, lui comme son frangin Jim (qui a lui aussi un autre groupe, Green/Blue et qui signe la pochette de Calming Room), étant des obsédés de musique et de travail. The Calming Room est déjà le cinquième album de Blaha après avoir démarrer très fort et publié trois albums en 2017 (deux en cassette et The Art Of Not en vinyle), Survival Climb toujours en cassette en 2018 et donc The Calming Room, le second vinyle de cette carrière solo à fond la caisse. Sauf que depuis Survival Climb, Blaha est un véritable groupe à part entière. Avec une bassiste (Allison Gunderson), un second guitariste (Dylan Rosen) et un batteur (Noah Paster). Et devinez quoi, ça vous donne un groupe possédant un fort arrière goût de The Blind Shake. On ne va pas s’en plaindre.
Les vibrations sont du même tonneau. Un doigt de surf-punk, deux de rock-garage, des ondes positives et psychédéliques, des mélodies d’un rock qui chante les sixties, tout ça remis au goût du jour. Moins de dureté, moins d’attitude punk que The Blind Shake mais vous voyez le tableau. Et encore, ça se discute.
Blaha est capable d’envoyer des bombinettes bien mordantes et trépidantes (Zipper Merge, Have Me Some Fun, Brute Luck), sombre avec ses accords de guitares tristounets (l’instrumental The Life We Chose) ou de s’étendre dans un champ sonore obscure, lancinant, répétitif (les plus de cinq minutes de Burgundy). La palette sonore de The Calming Room est relativement large. Farfisa de sortie, mélodies irrésistibles, ça sent le soleil, les plages mais jamais la crème à bronzer. Pas de couche de gras, que du sec qui va à l’essentiel en donnant envie de pousser les meubles du salon et s’abandonner dans une gestuelle incertaine. Et des guitares qui surfent sur un lit de bordel, qui couinent entre deux arpèges brillants ou racontent une drôle d’histoire avec des chants tordus (Six Man Trent) avant de terminer par Tomorrow Is Today (Sympathy For The Unabomber), ballade nerveuse, entraînante et majoritairement acoustique qui sent le grand ouest.
Le talent de Mike Blaha ne s’est pas dissipé avec la pause de The Blind Shake. Tout y est et Blaha est plus qu’une alternative crédible mais un nouveau groupe sur lequel il va falloir compter.

SKX (22/09/2019)