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Aneurysm
Awareness – LP
Tor Johnson/Constant Disappointment records 2019

Après une série de singles, Aneurysm s’attaque à son premier album et on peut avancer sans peine qu’elle est du genre éclair. Pour finir en guerre d’usure. De la première seconde à la dernière, le groupe de Boston le lâche pas sa proie. En l’occurrence toi, pauvre petite chose insignifiante. C’est sa plus grande qualité et son principal défaut. La baston à tout va, impossible de reprendre son souffle, de relever la tête dans la mêlée, les cinq gars d’Aneurysm vous la replonge tout de suite sous le déluge qui ne cesse de s’abattre. Cela peut s’avérer extrêmement jouissif tout comme particulièrement éreintant avec les dix titres finissant par tous se confondre dans la masse.
Aneurysm, c’est du grunge turgescent où on se surprend plusieurs fois à froncer les sourcils en se demandant si c’était pas un riff de Nirvana le truc qu’on vient d’entendre. Avec une bonne couche un peu grasse de noise-rock puissamment charpenté. Batteur bûcheron qui donnerait mal à la tête à une boite d’aspirine. Ce qui n’est rien quand on vient à parler du second défaut d’Awareness. La guitare. Ou plus exactement, la seconde guitare. Celle qui se répand dans des soli baveux qui font pencher Aneurysm dans une mare hard-rock un brin ragoûtante. J’ai le cœur fragile et à plusieurs reprises, Aneurysm dépasse la dose nécessaire qui, je le rappelle, toi le guitare héros qui ne rêve que de voir tes doigts volés sur le manche en écartant les jambes, doit être proche du néant. Cela n’était pas autant marquant sur les singles, notamment sur Stop The Ride, réenregistré pour l’album et un solo qui prend malheureusement les devants. Et c’est le cas un peu trop régulièrement comme sur Newport pendant que l’autre guitare rythmique pastiche Nirvana. Deux guitares qui ne sont donc pas des plus inspirées et malgré des tentatives d’accroches mélodiques, il en manque encore beaucoup pour faire sortir de l’ornière ce disque généreusement arrosé, qui a bénéficié de la production de Chris Johnson (Doomriders, Deafheaven) avec une pochette de Mark McCoy, le chanteur de feu Charles Bronson à qui on doit notamment des visuels de Pig Destroyer et qui résume bien l’affaire. Tout cela est trop bien chargé, Aneurysm frôle l’overdose malgré quelques flashs bien sentis.

SKX (26/04/2019)