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Alpha
Hopper Aloha Hopper LP Radical Empathy/Swimming Faith records 2019 Last Chance Power Drive LP Radical Empathy records 2016 Alpha Hopper déboule de Buffalo (NY) comme une furie avec son second album Aloha Hopper. Ce qui amène à parler du précédent Last Chance Power Drive publié trois ans auparavant. Cest bon signe. Le signe dune découverte tellement excitante que lenvie de savoir ce que le groupe avait sorti pour ses débuts qui nous étaient passés sous le nez a été trop forte. Et cette curiosité a été récompensée. Last Chance Power Drive aussi affriolant que Aloha Hopper, cest un magnifique coup double. Deux guitaristes (John Toohill et Ryan McMullen) avec un qui taquine plus les graves (comme dhabitude dans ces cas là) pour tenter de palier labsence de basse tout en offrant un dialogue plus riche, un batteur (Doug Scheider) et la chanteuse Irene Rekhviashvili (qui évolue aussi à la batterie dans Hot Tip et si vous voulez un bon tuyau, allez écouter ce groupe). Quatre membres jouant comme un seul, unis dans leffort, avançant compact, articulations sans accroc, ça se trouve à laveugle et ça envoie du morceau dépassant rarement les trois minutes (quoique sur le deuxième album, le tir se rallonge un brin), ça relâche jamais la pression, du punk-noise aussi virulent que ludique, acéré que pétaradant. Alpha Hopper est parti dans la vie pied au plancher. Et je ne vois pas ce qui pourrait les arrêter. Pas la chanteuse en tout cas encore plus déchaînée sur Aloha Hopper. Cest ce qui pourrait dailleurs savérer un peu usant sur la longueur, ce coté braillard narrêtant jamais, sarrachant les poumons sur une tonalité sans réelle nuance contrairement au premier album où le chant semble plus varié, contrôlé et moins mis en avant. Par contre, les deux guitares sont plus que jamais inspirées sur Aloha Hopper, sortant des mini-riffs qui torpillent les neurones, des bouts de mélodies qui ne durent pas mais suffisent à répandre une dose de bonheur au vitriol. Chaque titre possède son accroche, son tourbillon de rythmes sengouffrant tel un typhon entre les cordes avec le chant qui pousse au crime derrière parce ce que tout compte fait, il faut bien cette ration de cris pour se faire entendre et supporter le poids de la frénésie des trois mecs. Qui sont loin de faire nimporte quoi. Les deux guitaristes ont augmenté labrasion des accords tout en étant plus tranchant, plus virevoltant mais méchamment efficace, dans la catégorie Arab On Radar ou Tombouctou et Torticoli par chez nous. Deux disques regorgeant de bombinettes hallucinées, férocement cinglantes. Cest mené tambour-battant, les moments de répit sont rares et pourtant, Alpha Hopper ne laisse jamais à bout de souffle, trouvant la balance idéale, le dosage subtil grâce à dincessants riffs lumineux ou changements de cadence providentiels donnant furieusement envie découter ces deux excellents disques en boucle. SKX (30/11/2019) |