zea
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Zea
Moarn Gean Ik Dea - LP
Makkum/Subroutine records 2017
Sixième
album pour Zea, alias Arnold de Boer, chanteur également de The
Ex. Un nouveau disque montrant un visage différent du bonhomme.
Un visage beaucoup plus grave et intimiste. Fini les boites à rythme,
la pop bricolée, lélectro maison
et autres avatars synonymes d'univers barré et personnel, fini
le joyeux fourre-tout qui tenait debout comme par miracle.
Zea s'arme principalement de sa guitare, de son chant et le joue folk
mélancolique. Né à Makkum, village dans le nord des
Pays Bas et qui lui sert de nom à son propre label, le frison,
un dialecte dérivé du néerlandais, a été
la première langue parlée par Arnold de Boer. C'est entièrement
dans cette langue que Moarn Gean Ik Dea (ou Tomorrow I Will
Die en anglais) est chanté. Ce qui pour un total néophyte
ressemble à s'y méprendre à du hollandais. Cette
fois-ci, un minimum d'invités seconde Zea. Quelques percussions
sur deux titres, du piano sur Wurch, (reprise d'un groupe totalement
inconnu, It Dockumer Lokaeltsje, sûrement des compatriotes vu la
gueule du nom), une contrebasse sur un des meilleurs morceaux (Glês
Wâdzje) et pour tout le reste, Arnold de Boer seul au monde.
La guitare acoustique se double parfois d'une électrique au sein
d'un même morceau et de quelques menus effets électro mais
dans l'ensemble, jamais Zea n'aura paru aussi calme et dépouillé,
tranchant avec la sonorité rugueuse du frison.
Ce qui offre parfois des compositions très touchantes comme la
reprise de The Delgados Lûk De Triedden Fan De Wand, le bel
instrumental de fin As Ik Neat Sis, Is It Goed et aussi les trois
titres d'ouverture, Zea devenant le pendant batave du néo-zélandais
Chris Knox mais sans le soleil dans les mélodies, remplacé
par un astre plus noir et sobre.
Par contre, on s'emmerde aussi comme sur Fan Elke Seis Ien Fyn
où il chante a cappella comme dans un vieux combiné téléphonique
(comparaison que les moins de vingt ans ne peuvent pas comprendre), des
titres où les mélodies sont plus anecdotiques et ont du
mal à retenir l'attention, une retenue qui peut laisser de marbre.
Zea faisant rarement un album identique au précédent, Moarn
Gean Ik Dea ne marque sans doute pas un nouveau virage musical mais
est à considérer comme un aparté émouvant
à défaut d'être totalement concluant.
SKX (31/01/2018)
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