veda
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Veda
Preface CDEP
Self-released 2017
Il n'est pas question de sanskrit archaïque et de tradition hindoue
avec Veda mais d'un nouveau projet belge. Dominique Van Cappellen-Waldock
dont on ne compte plus les groupes (citons juste Baby
Fire) s'est associé avec ALWNTR, alias Albin Wantier et présente
le justement appelé Preface comme introduction à
cette nouvelle aventure. Trois titres sur lesquels Dominique Van Cappellen-Waldock
se contente seulement du chant, Wantier de la guitare acoustique ainsi
que différents et menus bruitages/samples. Un duo qui s'est étoffé
depuis peu avec la violoniste Cécile Gonay.
Mais point de violon encore sur Preface. D'ailleurs, point de débauche
sonore nulle part. Le maître mot est dépouillement. Qui rime
avec recueillement. Veda dit faire du doom acoustique. Ou du funeral songwriting.
Ça ne s'annonce pas joyeux et trépidant. Il n'y aura pas
tromperie sur la marchandise. De la lenteur, du pesant, de la nudité,
Veda laisse comme les autres projets de Dominique Van Cappellen-Waldock
la part belle aux silences, à l'implicite, la respiration et une
sacré sombre atmosphère présentant l'étrange
ambivalence d'être aussi plombante que légère. L'élément
central est le chant. Expressif comme à l'accoutumée, élégiaque
encore plus, aérien, comme une impression qu'une divine apparition
danse devant ses yeux à chaque parole. Notamment sur les neuf minutes
de Here. Vocalises illuminées, habitées façon
Carla Bozulich, sample lointain d'un chur de chant grégorien,
inquiétante guitare dispensant un sobre riff dont l'écho
perdure, fréquence sonore comme un bourdon nuisible et une improbable
tension se construisant à partir de trois fois rien, à partir
des tréfonds. C'est beau et ça fout les jetons. Tout comme
les deux précédentes et plus courtes compositions Rain
et Lullaby. Bienvenue à Veda dont l'univers est à
conseiller à un public averti, pas frileux et dont on suivra avec
attention les prochaines circonvolutions.
SKX (10/02/2018)
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