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USA
Nails
Work Work Work Tape
Sad Tapes 2018
En 2017, USA Nails avait sorti la cassette Sell
Sell Sell avec l'idée d'enregistrer et sortir des morceaux
de façon plus irréfléchie, sans se prendre la tête.
Un local de répète, un tape recorder au milieu de la pièce
et USA Nails balançait la sauce comme ça lui venait. Grésillements
et saturations assurés. USA Nails en mode lo-fi de l'enfer.
En 2018, nos Londoniens ne vendent plus, ils travaillent. Mais avec une
différence de taille. Work Work Work est sous le joug d'une
boite à rythmes et non du batteur habituel. Matt venait de partir
voguer sous d'autres cieux et USA Nails en avait profité pour expérimenter
avec une machine. Depuis, un nouveau batteur est arrivé et il s'agit
de Tom, celui qui officie avec Hands
Up Who Wants To Die. Joli mercato.
Work Work Work sonne donc comme une curiosité dans leur
riche discographie (ils enregistrent déjà leur quatrième
album l'automne prochain) mais n'ayez crainte, vous allez quand même
en prendre plein la tronche. USA Nails a enclenché le 4-pistes,
usé de la delay sur la voix qui crache dans le SM57 qui ne sont
pas les initiales d'un exercice inédit de sado-masochisme mais
un bon vieux micro qui a reçu sa dose de postillons. L'impression
d'être au milieu de la pièce et de recevoir sa fessée
auditive. C'est encore plus punk as fuck, direct et abrasif, Big Black
à la brosse à reluire. Mais USA Nails ne se départit
jamais de ces riffs piquants qui relèvent la sauce avec une rythmique
tour à tour robotique, binaire ou entraînante, des relents
d'un parfum post-punk plus froid ou répétitif qui sied bien
à leur teint pâle. Work Work Work n'est pas un objet
anecdotique. C'est une nouvelle facette pendant lequel le groupe s'est
amusé à expérimenter, une nouvelle approche du bruit
de la part d'experts depuis trois albums,
une façon intéressante de se renouveler, ne pas s'endormir
sur ses lauriers et fournir matière à réflexion pour
les prochains disques. Work Work Work, du bel ouvrage.
SKX (09/09/2018)
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