unholytwo
12xu
|
Unholy
Two
The Pleasure To End All Pleasures LP
12XU records 2018
Va pas falloir être petit joueur sur ce coup là. Unholy Two
débarque avec son troisième album et si vous avez encore
en souvenir le précédent Talk
About Hardcore, vous savez que le plaisir est une notion toute
relative chez ce groupe de Columbus. Attendez vous donc au pire parce
que ya pas tromperie sur la marchandise, pas d'astérisque qui renvoie
à un texte en tout petit dans le coin à gauche et qui mettrait
un bémol, non, c'est clairement annoncé, The Pleasure
To End All Pleasures.
Unholy Two, devenu trio et mené principalement par le couple Chris
Lutzko et Kellie Morgan-Lutzko, met sadiquement fin à toute envie
de connaître d'autres bonheurs, de se réjouir de félicités
qui éclaireront royalement votre futur comme l'augmentation de
votre salaire pour 100 balles, c'est le tunnel et ya pas de putain de
lumière au bout. The Pleasure To End All Pleasures est un
disque qui fait mal, encore plus faisandé que Talk About Hardcore,
encore plus ultime dans la perte d'espoir en un monde meilleur. Musique
cauchemardesque.
Unholy Two a ressorti les guitares ponceuses en batterie de douze, renvoie
Brainbombs à ses premières petites culottes, n'a même
plus le souci d'insuffler une dynamique donnant envie de vivre et s'étale
comme un énorme crachat noir, visqueux et bruyant à la face
de la populace qui n'a que ce qu'elle mérite. Les voix hautement
trafiquées se dissolvent dans un bain d'acide pour ne former qu'un
mur du son grumeleux et uni dans la souffrance avec les guitares. Vous
pouvez rajouter la batterie (quand elle est présente et c'est de
moins en moins le cas) dans cette joyeuse mêlée avec la basse
qui apparaît pour la première fois sur un disque de Unholy
Two. Le titre élu se nomme Be Careful What You Wish For
et il fallait le savoir qu'une basse traînait dans les parages.
Comme d'habitude, ce magma peu ragoûtant va faire fuir le peu de
personnes à qui il reste de la cervelle. Toutes les autres plongeront
tête baissée dans ces sonorités hyper sales et assourdissantes
qui tournent au psychédélisme extrême, envoûtant
et pénétrant, quand les répétitions irradient,
quand les bas-fonds attirent, qu'un puissant séisme intérieur
vous secoue et que vous n'avez plus rien envie de comprendre à
rien. La masse informe et funeste prend forme sur la continuité,
le propos vous transperce comme une évidence. Les lames de morceaux
comme le tyrannique Let The Night Roar ou Moscow Doomsday Cloud
vous défient alors de leur regard malsain et tourmenté.
La gravité de Master Of The Crossface est un puits sans
fin. Vous avez des révélations, vous n'osez plus bouger
et vous vous offrez un dernier plaisir avant la fin du monde.
SKX (11/12/2018)
|
|