tuscoma
antenakrzyku
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Tuscoma
Arkhitecturenominus LP
Antena Krzyku records 2018
Dans une autre vie pas très lointaine, Tuscoma se nommait Hollywoodfun
Downstairs. Le bassiste est subitement parti. Les deux autres, Kurt
Williams (guitare/chant) et Joe Wright (batterie), ont continué
sous leur appellation d'origine avant de se dire que leur duo était
comme un nouveau groupe à part entière et que ça
méritait bien un nouveau nom. Comme un nouveau départ.
Cependant, Tuscoma s'inscrit parfaitement dans la lignée de Hollywoodfun
Downstairs. On n'y voit que du feu et on ne leur en aurait pas voulu si
le duo n'avait pas changé son état civil. Avec un titre
d'album à coucher dehors, Arkhitecturenominus, la construction
de cet album ne s'annonce pas triste (patris ?). A deux, Tuscoma fait
toujours autant de bordel qu'à trois. Nous voilà rassurés.
Il serait même tentant d'avancer que Tuscoma est encore plus furieux,
plus lourd sans une basse grâce un habile stratagème que
le seul le Malin doit connaître.
La folie est une seconde peau chez ces Néo-Zélandais. Un
batteur frappé du symptôme de la rafale qui doit être
son deuxième prénom. Rafales de grosse caisse, de cymbales,
de caisse claire. Tout vole et rien ne touche terre. Les cordes vocales
du chanteur sont aussi en mode cyclone des Antipodes, greffées
sur les pédales d'effets alignées comme des mitraillettes.
Le punk-noise de Tuscoma est exigeant, ne laisse pas une seconde vos tympans
tranquilles, fait saigner les couennes les plus endurcies et ravagent
tout sur son passage. Oui, ce groupe est malade. Mais si tu survis au
premier titre Aerial Views Over Barcelona, le reste va glisser
tout seul et des mirages auditifs, tu finiras par entendre. Des dissonances
inconnues, des fréquences de l'au-delà, des larsens appelant
au secours, un monde à part s'ouvre à toi. Cependant, sous
ce déluge de feu, le duo ne rase pas gratis. Il arrive toujours
à se distinguer de la meute hurlante par des finesses insoupçonnées,
des accroches meurtrières, une alchimie secrète donnant
de l'ampleur et de la consistance à sa débauche sonore.
Tuscoma reste endurant et foutrement prenant pendant des titres flirtant
avec les cinq minutes comme sur les incroyables Boxlife, Groma
ou Post-Reflective, Mind Games. Il n'est pas donné à
tout le monde de tenir en haleine sur des compos taillées à
la base pour la vitesse et la guerre éclair. Tuscoma le fait les
doigts dans la prise et même pas mal.
Tuscoma pousse dans ces derniers retranchements tout ce qui est screamo-hardcore-noise
en lui donnant un second souffle, gifle Racebannon et bien d'autres timbrés
de l'écurie Three One G. Un album frénétiquement
noise pas de tout repos, étourdissant. Ça passe ou ça
casse mais c'est du niveau supérieur battant tous les records et
qui peut rendre diaboliquement fou.
SKX (16/10/2018)
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