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The Turin Horse
s/t 12''
Shove, Vollmer Industries, Sangue Dischi, Rodomonte Dischi, Hell Comes Home 2018

The Turin Horse, le pauvre Nietzsche ne s'en est pas remis. Il pourrait vous arriver pareil événement avec ce groupe italien. Un duo comprenant Enrico Tauraso, ancien guitariste et chanteur de Dead Elephant qui a définitivement rejoint son cimetière et Alain Lapaglia, batteur sur la fin de Dead Elephant et surtout ex-Morkobot. Attention, ça va saigner.
Uniquement trois titres pour débuter, gravés sur une seule face. Sur l'autre coté, un zootrope, illusion optique qui fait croire dans le noir qu'une croix sort de terre avant de se désintégrer. Maudit païen. Par contre, si vous croyez dur comme fer à Unsane, The Turin Horse va être votre nouveau cheval de bataille pour glorifier les dieux de la noise. Le duo ne s'en cache d'ailleurs pas puisque qu'il reprend Blame Me de l'album Scattered, Smothered and Covered. Unsane n'a plus qu'à bien se tenir car The Turin Horse n'est pas du genre à donner sa part au chien. En matière de noise, de saletés et d'attaques velues, le duo lamine tout sur son passage en profondeur, en rajoute une couche et elle est délectable en tout point. En fait, The Turin Horse renvoie au tout début des aventures musicales de Enrico Tauraso quand il sévissait au sein des géniaux Elephant Man. Un retour aux premiers amours, le goût du soufre, de l'abrasion ultime, d'un noise-rock implacable, sulfureux, donnant l'impression que The Turin Horse est une cavalerie à lui tout seul.
Le son est monstrueux, bouffe la bande de l'intérieur, la guitare se pare de multiples effets qui lui donne l'épaisseur d'une basse et la consistance d'une volée de mouches crépitantes à l'orée d'une attaque atomique. Ça bave de partout, multiples scories déchiquetées qui se répandent partout avec la bénédiction de sainte dissonance. Le volume vous submerge, il faut une machette pour se frayer un chemin à travers ces trois compos mais la lumière et les cicatrices sont au bout. The Regret Song est très mal nommé car de regrets, point vous en aurez face à un groove incendiaire et un déluge ne laissant aucune minute de répit. Et les six minutes et quelques de The Light That Failed, mis à part les deux minutes finales qui ne sont qu'un long drone bruitiste un peu exagéré, sont une monumentale claque sauvage et méchamment noise avec un batteur en feu, un chant passé à la moulinette à charbon et le sens d'une violence expurgeant tous les démons qui sommeillent en vous. Vivement la suite.

SKX (25/04/2018)