sinkingsuns
reptilian
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Sinking
Suns
Bad Vibes LP
Reptilian records 2018
Le soleil de Sinking Suns continue de briller dans le noir, s'épanouit
au contact de la mort. Les yeux injectés de jaune, le trio de Madison
vous fixe méchamment du regard, prêt à mordre. Le
noise-rock de Sinking Suns se transforme la nuit, animal blessé
qui n'en devient que plus dangereux. Noise-rock du bayou, sauvage, perdu
et triste à la fois, qui sent la terre austère, les forêts
humides, les fantômes et les esprits de bêtes ancestrales.
Qui exhale également un blues chargé d'une profonde amertume
et pas seulement pour le titre The End Of All Roads, cinq minutes
d'une ballade qui s'écoute comme on vide un tord-boyau, en maudissant
son désespoir et sa mauvaise fortune. Ne pas oublier que l'album
précédent s'appelait Death
Songs. Jamais le noise-rock de Sinking Suns n'aura sonné
aussi sombrement, lourdement et douloureusement.
Un mid-tempo général appuyé. Chaque coup compte.
Clockcleaner traîne dans les parages, dans ces volutes funestes
d'un death-blues-noise anguleux et lancinant, jusqu'à une pointe
de rockab poisseux comme sur Teenage Werewolf ou des accords de
guitare rock'n'roll résonnant dans la cave. C'est carré,
le trio n'oublie pas les anciennes figures comme Unsane ou tout le gratin
de Chicago. Le groove est en eux, laissant échapper les attaques
avec parcimonie. Le bruit se répand dans chaque coin d'ombre et
ça hurle à la pleine lune. Pas un cri de bête mais
une longue complainte grave à la tension larvée que l'on
doit au bassiste Dennis Ponozzo. Bad Vibes suit un fil très
noir mais vibre de multiples ondes disparates pour former au final une
musique qui devient toujours un peu plus personnelle. Le venin se répand
lentement mais sûrement. Sinking Suns est un chasseur patient. Il
vous a à l'usure.
SKX (06/11/2018)
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