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aagoo
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Philippe
Petit & Friends
On Top... CD
Aagoo records 2018
Philippe Petit et ses amis, ça fait un moment que ça dure.
Depuis 2010 et On Top est déjà le quatrième
album de ces collaborations tout azimut. On peut même remonter à
Strings
Of Consciousness, point de départ de ce collectif international
avec Petit et Hervé Vincenti en chefs de projet. Désormais,
seul le marseillais mène la barque et pour ce nouvel album, il
a sélectionné le haut du panier de ses amis, d'où
le nom, On Top...
Un disque qui devait d'ailleurs être à l'origine un enregistrement
pour Strings Of Consciousness mais la dissolution définitive est
arrivée entre-temps. On retrouve tout de même la présence
de Vincenti sur trois morceaux de On Top. Pour le reste, les amis
de Petit sont de grands habitué(e)s. A commencer par Eugene Robinson
(Oxbow), les deux compères ayant plusieurs albums ensemble dont
un tout nouveau, Chapel In The Pines et Lydia Lunch, elle aussi
une fidèle qui a publié d'autres disques avec le Français.
Neuf titres, neuf chants différents (moins un interlude), des musiciens
triés sur le volet intime de Petit en créateur sonore derrière
ses machines pour neuf ambiances hétérogènes comme
autant de rencontres avec chacune son histoire, sa personnalité,
son visage qui vous attire ou vous laisse perplexe, tout en sachant que
cela évoluera avec le temps. En bien ou différemment. Selon
votre humeur du moment. Au fil des écoutes qui révèlent
sans cesse de nouveaux éléments dans un paysage sonore riche
et fouillé.
À tout seigneur, tout honneur. Robinson ouvre le bal avec The
Hammer + The Compliant Man. Pulsation électronique nerveuse
qui donne le ton et sied à ravir au débit tendu de Robinson.
On a déjà dit mille fois que la voix de ce type peut vous
emmener où il veut, quand il veut, sur n'importe quelle type de
musique, on le suivra les yeux fermés. Ça se vérifie
à nouveau sur ce titre à la tension larvée et ténébreuse
avec son gimmick de piano très entêtant. Une entrée
en matière royale.
La suite n'est pas aussi ouvertement prenante. Devenant même anecdotique
sur le court U & I avec Jad Fair (Half Japanese), toujours
aussi lunaire et imprévisible. De manière générale,
il faut se laisser porter par des paysages plus décharnés,
mouvants, libres de structures clairement identifiées, excepté
sur Black Dog avec Charlie Finke (The Cesarians, Penthouse), titre
le plus chanté et classique dans sa forme. Avec des chants qui
n'appartiennent pas à ce monde à l'instar de Maja Jantar
qui improvise, joue avec sa voix, les intonations, les bruits de bouche
sur un Bakaltag à la langueur troublante et rehaussé
par la beauté de la trompette de Andy Diagram, les sonorités
de la harpe électronique de Rafaelle Rinaudo et le fin habillage
electronics. Instrumentation que l'on retrouve sur Charleton
Sight (avec Seth Herbert Faergolzia au chant) pour un rendu similaire,
assez étrange et qui laisse rêveur. Le spoken-word sombre
et toujours plein de colère sous-jacente de Lydia Lunch sur F.T.C.
ramène sur terre dans une pièce plus minimaliste et anxiogène.
Mais quand arrivent les treize minutes finales de On Top Of The Pyramid
Of The Sun In Teotihuacan avec le chant éthérée
et fragile de Heike Aumüller et notamment le violoncelle de Bela
Emerson et les résonances de la guitare e-bowed de Nicolas Dick
(Kill The Thrill), on se dit que Philippe Petit & Friends ont majoritairement
signé un album à l'aura contemplative, nourrissant l'imaginaire
de pensées tour à tour inquiétantes, subtilement
amères ou irréelles. Laissez vous tenter...
SKX (24/09/2018)
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