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Octopoulpe Man Won LP 5 Feet Under, Crustatombe, Gabu, Punti Scena, Rejuvenation, Ribé records 2018 Octopoulpe est un drôle d'animal. Il navigue entre la France qui l'a vu naître et le Corée du Sud où il s'est établi. Le disque a été enregistré sur la péninsule asiatique mais mixé et masterisé en France (par Ben 'Xnoybis' Courribet). Comme tous les poulpes, cet homme possède huit bras qui lui permettent de jouer de la batterie et de plein d'autres instruments en même temps. Mais comme il n'a qu'une bouche, il a invité de très nombreuses personnes pour laisser leurs cordes vocales s'exprimer. Un one-man-band en version améliorée donc qui se produit en slip avec un masque de poulpe. Le résultat est Man Won, premier album chargé de quatorze morceaux brefs et intenses sur presque autant de labels que de bras. Un autre label aurait pu s'ajouter à la liste, Three One G, car ce hardcore-noise abrupt qui déménage possède des accointances avec quelques détraqués de San Diego. Ce multi-instrumentiste doit être un batteur à la base. Batterie au centre et musique très rythmique en général. Le masque de poulpe doit être sérieusement fixé car ça envoie de la rafale, des roulements à fond la caisse et des volées de bois vert dans les cymbales. Mais ce qui est bien avec Man Won, c'est que jamais l'impression d'un album solo vous assaille. Guitare, basse et peut-être bien quelques bidouilles avec des claviers sont à l'unisson. Sans oublier les chants composites pour apporter de la diversité. Des chants toujours remontés, éructants mais aux tonalités différentes. Octopoulpe a de multiples masques pour vous surprendre. Jusqu'à la coloration des morceaux. Plus trash pour Riding My Dragon, Don't Throw Your Shit At Your Friends, Where's My Tooth ? (dans le caniveau sûrement). Plus electro avec A Big Great Wall Of Noise sur fond d'arpèges apaisants. En forme de tornade boulimique, de frénésie, de cassures, de gros riffs qui plombent, de morceaux qui laissent la place à quelques bouts de mélodies pendillantes sous les coups de butoir, des morceaux plus facilement séduisants avec des riffs qui font mouche (Burn A Match, Step Back Or Sink, On The Bridge et son chant maléfique sur la fin), voir enjoués (Don't Cut Your Zouzou et Think About The Rainy Day et son gimmick amusant), le tout sans cesse emmené avec force, nerf et passion. Man Won, quatorze punk songs acides, violentes, entraînantes bénéficiant à chaque fois d'une trouvaille qui la rend différente de la voisine, qui font paraître les océans moins grands et les bras de l'Octopoulpe encore plus tentaculaires. Man Won et haut la main en plus. SKX (27/06/2018) |