nobabies
upsettherhythm
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No
Babies
Someone To Watch Over Me LP
Upset! The Rhythm records 2018
Tornade en provenance de Californie. Le groupe d'Oakland No Babies présente
son deuxième album, sept ans après un premier totalement
passé inaperçu. Qu'importe, Someone To Watch Over Me
va prendre soin de nos tympans comme un chien enragé tourne en
rond après sa queue.
Un groupe punk dont la particularité est que chacun des protagonistes
souffle dans un cuivre. Mis à part Misha Poleschuck qui ne fait
que du saxophone ténor et de la clarinette, la bassiste (Laura
Deveber) et le guitariste (Ricky Marler) soufflent aussi dans des trompettes
et le batteur (Sean Nieves) joue du saxo alto tout comme la chanteuse
(Jasmine Watson). Cette joyeuse profusion d'instruments donne une jubilatoire
explosion des sens sans jamais de sentiments de surcharge, de multiples
convulsions qui se plantent sous la peau comme autant de décharges
électriques, la démantibulation du corps se tordant dans
toutes les directions pour tenter de suivre le mouvement de No Babies.
Ce n'est pas simple mais c'est franchement bon.
Coups de batterie à la Weasel Walter, frénétiquement
incisifs. Traces pénétrantes de no-wave. De la densité,
des morceaux qui sentent le chaos mais qui n'ont rien d'improvisés.
C'est écrit au millimètre, précis et saccageur, capable
de rendre dingue tout en gardant le contrôle de ses instincts. Les
différents cuivres interviennent à tour de rôle pour
la jouer free ravageur, attiser sur les braises, les apaiser parfois,
se télescoper, dialoguer avec les riffs d'une guitare fantasque
qui gratte et écorche, appuyer les rafales de batterie, faire corps
avec le chant tour à tour hargneux, plus mélodique, toujours
sous pression, dans un tourbillon de structures éclatées
et carnassières.
Treize morceaux brefs et intenses, un feu continu avec seulement de rares
moments pour reprendre sa respiration. Les instrumentaux jazzy cuivrés
DMFB pour débuter et avant de plonger dans la mêlée
et son pendant Ice Forms All Around sur la fin ou la bleuette acide
Rabbit Hole. Les dix compos restantes, c'est déluge, baston,
passion, un noise-rock uppercut particulièrement mordant, éclairé,
limpide, libre de jouir à fond, sans temps morts. No Babies, no
tears, que joie et bonheur.
SKX (04/05/2018)
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