monotrope
newatlantis
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Monotrope
Unifying Receiver LP
New Atlantis records 2017
Un groupe de vétérans éparpillés aux quatre
coins des États-Unis se retrouvent à faire du noise-rock
instrumental. Dit comme ça, c'est pas spécialement emballant
mais comme c'est toujours dans les vieux pots qu'on fait les meilleures
confitures, Monotrope ne salope pas le travail. C'est même du haut
vol dans le genre.
Revue d'effectif. Matthew Taylor, bassiste de Bellini.
Le guitariste Dan Wilson, ex-Hurl,
groupe de Pittsburgh dans les années 90. Edward Ricart, boss de
New Atlantis et guitariste aussi dans Hyrrokkin, Matta Gawa ou le Ricart/Millevoi
Quartet publié par le lyonnais Gaffer records en 2013 et Joe Barker
pour finir, le batteur de feu Tigon.
Bref, de l'expérience au compteur pour quatre types qui ont réussi
à distance à composer et assembler six titres généreusement
pourvus en notes, en entrelacs et émotions fertiles à des
envolées aussi teigneuses que spirituelles.
Car si Monotrope s'inscrit dans un courant emprunté par des groupes
comme Broughton's
Rules, Sleeping
People, Don Caballero ou Rumah Sakit, il insuffle également
des accents blues et plus mélancoliques que nos frenchy de L'Effondras
aime saupoudrer d'une habile main sur leur rock tendu et volontaire. Sur
des titres comme Aileron Pair ou Ganoderma, les deux guitares
distillent des accords majeurs, l'une s'occupant plus particulièrement
de se lancer dans des tirades plus abondantes et tourmentées, voir
épiques. Elles font monter finement la tension, crépitent,
illuminent, épaississent le son qui devient dense plus d'une fois
et élèvent le débat pour des morceaux qui ne touchent
plus terre. Lamalgame entre l'urgence du rock, la solidité
d'une section rythmique sans rajout inutile, la beauté et l'inspiration
des guitares et leur science de la construction touchent au bonheur suprême
sur les dix minutes finales de Long Form. Monotrope lâche
tout, sort le grand jeu à coup de parties répétitives
semblant vouloir s'estomper, puis reviennent, rajoutent une couche avec
des riffs étincelants et des rythmes qui cognent. Monotrope grimpe
dans les tours et ne donne franchement pas envie d'y redescendre. De là-haut,
les vétérans vous saluent bien bas.
SKX (12/02/2018)
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