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Marbled
Eye
Leisure LP
Digital Regress records 2018
En provenance d'Oakland, Marbled Eye publie Leisure, premier album
d'un groupe qualifié vite fait bien fait de post-punk. Il suffit
d'une rythmique un peu raide, un son sec, une basse entraînante
et le tour est joué. Sauf que des torrents ont dévalé
sous les aqueducs depuis quarante ans et que cette étiquette ne
veut strictement plus rien dire. Mais putain, qu'est-ce que c'est pratique
! Vous avez donc saisi la tendance de Marbled Eye. Encore plus prosaïquement,
ce quatuor se situe au carrefour de groupes comme Spray Paint, Institute,
Total Control ou les Allemands de Diät. Pas mieux, pas pire avec
une belle propension à écrire des morceaux accrocheurs dans
leur rigidité leur permettant de se faire une belle place au soleil
malgré tous les groupes ces dernières années qui
tentent de s'accaparer la lumière émanant de ses rayons
post-punk. Ça brillera le temps que ça brillera mais en
attendant les nuages, les deux guitares dessinent des riffs mélodiquement
tendus, glissant avec facilité et une certaine décontraction
sur la batterie sèche et répétitive. Une rythmique
motorik qui peut sembler lassante mais c'est la colonne vertébrale
d'un style sur lequel basse et guitares s'agrègent pour ourdir
des lignes alléchantes, se suivant sans difficulté, avec
juste ce qu'il faut de hargne et d'angles pour que ça ne file pas
trop vite entre les doigts. Le chant neutre et détaché enlève
quelques degrés à la température ambiante qui il
est vrai n'était pas très élevée. Mais c'était
suffisant pour se chauffer les rotules sous les cadences alertes d'un
disque finissant en beauté avec son titre le plus long alors que
rien ne dépassait les cent-quatre-vingts secondes jusque là.
Les quasi cinq minutes de Foundation pourraient donner de (bonnes)
idées à Marbled Eye pour donner de la consistance et de
la personnalité à son post-punk qui n'a plus d'âge.
SKX (18/11/2018)
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