lvmen
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Lvmen
Mitgefangen Mitgehangen LP
Day After records 2017
Lvmen existe
toujours ! Je ne sais pas sous quelle forme, avec quels membres vu que
le groupe tchèque reste une entité très discrète.
Sur la pochette, pas de nom, aucunes précisions, uniquement les
invités sont mentionnés, ils sont sept et encore, on ne
sait pas à quel poste. Mais tout ça reste un détail
car le plus important, c'est quaprès neuf années de
silence et l'album Heron,
Lvmen revient en très grande forme.
En cherchant bien sur le net, quelques infos arrivent tout de même
à être glanées et elles sont parfois très tristes.
Le groupe a été fortement marqué par la mort tragique
d'un de leurs membres en 2011 (le chanteur, guitariste et aussi bassiste
Dáda). On apprend également qu'un canadien s'est glissé
dans la formation (Tyson Coby, guitare et basse), que deux membres d'origine
en 95 figurent parmi les invités (Tomis et Cenda) et qu'en matant
la vidéo
d'un concert datant de janvier dernier, deux batteries étaient
sur scène. Ce qui ne s'entend pas forcément sur ce nouveau
disque. Par contre, ce qui s'entend très bien, c'est que Lvmen
est revenu aux fondamentaux.
Mitgefangen Mitgehangen, titre en allemand qui pourrait se traduire
par Qui ne tente rien n'a rien, montre un Lvmen à nouveau
plus lourd, colérique, intense, souvent déchainé.
Et sombre plus que jamais. Toujours Neurosis dans l'âme. Toujours
personnel dans la représentation. Le premier maxi en 95 vous revient
dans la tronche comme un boomerang dont on est très heureux de
revoir la trajectoire retour.
Cinq morceaux longs et toujours numérotés. Trois-quart d'heure
de bonheur débutant par un puissant et profond XXII dont
laccélération au bout d'un peu moins de trois minutes
laisse sur place. Toute la violence accumulée sur des précédents
albums plus modérés explose enfin et Lvmen semble ne plus
vouloir s'arrêter. Les samples qui font office de chant chez Lvmen
sont parfaitement intégrés et magnifient latmosphère
fortement orageuse. Et quand de vrais chants/hurlements à fleur
de peau déboulent, la musique se tend encore d'un cran. Les deux
batteries font sentir toute leur force au-dessus de tes frêles épaules.
Lvmen ne va plus relâcher la pression.
Mode tribal, changements de cadences, rouleau-compresseur en position
aérienne, les Tchèques possèdent une alchimie secrète
pour faire ressembler un ogre à une ballerine. Écraser tout
en étant léger. Plaquer de sévères riffs parpaings
et ne pas négliger les mélodies, funestes et lumineuses.
Construire des morceaux épiques tout en restant sobre et dur, répéter
les mesures sans arrêter d'avancer, faire décoller des compos
qui pourtant pèsent trois tonnes de noirceur comme ce superbe pont
sur XXV avec l'aide d'un chant féminin. Chaque morceau dure
des plombes mais le temps n'a plus d'importance. Le Lvmen nouveau insuffle
une dose de rage inédite, des chants torturés qui mordent,
des samples toujours aussi justes, nettoie son approche post-rock précédente
au karcher hardcore tout en conservant une distance lui permettant de
se positionner dans un univers qui lui est propre.
Rien de novateur pourtant mais Lvmen fait passer un frisson bien à
lui, un frisson comme au premier jour de leur longue et erratique carrière,
un frisson auquel je ne m'attendais pas du tout. C'est pour ça
que Mitgefangen Mitgehangen est encore meilleur et leur plus bel
album à ce jour.
SKX (20/03/2018)
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