lithics
killrockstars

Deuxième album pour le groupe de Portland Lithics. Et le plus gros changement depuis deux ans, c'est le label en débarquant sur le plus renommé Kill Rock Stars. Parce que pour ce qui est de la musique, Mating Surfaces reste dans la droite lignée de Borrowed Floors. Ce qui n'est aucunement un souci. Lithics réédite le coup de l'album rempli de morceaux accrocheurs et entêtants et arrive à faire aussi bien, ce qui n'est déjà pas un mince exploit. Allez, parce que Mating Surfaces possède le goût de la nouveauté, on avancera que c'est encore plus abouti et maîtrisé. Mais les deux disques sont indissociables.
Donc si vous aimez votre post-punk toujours aussi cassant qu’entraînant avec deux guitares qui tailladent avec précision et une rythmique sèchement implacable, les douze titres de Mating Surfaces vont faire votre bonheur. L'art d'être détaché, froid, tout en manifestant une virulence et un minimalisme acéré. Les deux guitares offrent un dialogue écorchant, restent bloquées sur un motif perçant, délivrent un mono riff strident, abstrait, des bribes de mélodies piquantes qui se font peler l'oignon sans une larme par des cordes étriquées et tendues. Le pas de danse est incertain, saccadé. Les titres sont nerveux, mordants, amères, courts sauf le temps d'un Boyce lors de cinq minutes obsédantes. La tonalité de l'album ne varie pas d'un titre à l'autre, pointe vers un climat névrosé, répétitif avec des paroles énigmatiques qui rajoutent à l'aura impénétrable de ce disque à l'écriture exquise dont on connaît pourtant tous les ingrédients. Encore un sans faute de Lithics.

SKX (22/08/2018)