moncul
degelite
tendresse
uringargarism

Quatre années sans nouvelle de La Race après avoir profondément enfoncé 4 cm d'Amour d'une lame rouillée dans les entrailles. Rassurez-vous. Les intentions sont toujours aussi fielleuses.
La nuit tombe sur Drancy. Les rails luisent vers d'obscurs destinées. Plongent dans le cauchemar. La Race est là pour vous le rappeler, que ça plaise ou non. Ça va être noir de chez noir. Ostinato, technique musicale dont le but est de répéter obstinément un rythme ou une mélodie. La Race va donc vous avoir de force, l'enfoncer dans le crâne, achever avec quatre morceaux dont un de près d'un quart d'heure (Merci Pour Rien) avec des motifs rythmiques assénés comme un robot effectuant son geste imperturbablement, froidement, sèchement, machinerie d'un rouage gigantesque dont la finalité lui échappe mais pièce essentielle pour que l'usine de destruction fonctionne parfaitement.
Alors La Race détruit. Morceau par morceau. Fait voler les résistances. Répète et répète encore ses rythmiques rigides de fer, ses riffs primaires d'un seul accord sur sa guitare-scie de fer, vomit des paroles indéchiffrables avec ses cordes vocales cramoisies de fer, module la vitesse, l'intensité, devient train de vapeur fonçant à tombeau ouvert sur Né Pour Servir mais ne dévie jamais d'un iota de son chemin initial. Ne plus réfléchir, obéir aux ordres quelque soit les ordres, perdre humanité, amener à la folie, hypnotiser par l'horreur.
Drancy Ostinato, engin de mort, musique industrielle ne produisant que de la ruine. Une ruine sur laquelle il est bon de s'abandonner, de danser comme un pantin animal, retour à l'état sauvage, répétitions à se damner, coup de boule non pas dans le coccyx comme le suggère le second morceau mais dans le vide pour que la chute soit irrémédiable. Disque âprement nihiliste, à l'aveugle, brut de chez brut. Tu l'aimes ou tu dégages.

SKX (07/11/2018)