|  
 jayejayle
 sargenthouse
 
 
  
 | Jaye 
        JayleNo Trail And Other Unholy Paths  LP
 Sargent House records 2018
 
 Jaye Jayle, c'est un cheminement toujours particulier et personnel, quitte 
        à se retrouver dans une impasse ou devenir impur si on en croit 
        le titre de ce deuxième album. Alors qu'il n'en est rien. Les sentiers 
        empruntés par Evan Patterson et sa bande continuent d'être 
        sombres et hantés mais ils sont baignés d'une lumière 
        nouvelle qui les rend plus apaisés. No Trail And Other Unholy 
        Paths ne vibre pas autant de cette urgence qui suintait derrière 
        le blues desséché et électrique de House 
        Cricks And Other Excuses To Get Out.
 Après un faux départ sur le morceau No Trail (Path One) 
        qui n'est pas la meilleure inspiration pour ouvrir l'album avec son motif 
        de piano en boucle agaçant, Jaye Jayle propose des atmosphères 
        plus cinématographiques et étranges qu'auparavant avec l'aide 
        du producteur Dean Hurley, designer sonore attitré de David Lynch, 
        plus diversifiées et inclassables, plus claviers que guitares.
 De la recherche dans les climats et les arrangements, des mélanges 
        de style, une instrumentation enrichie, une liberté de tonalités, 
        de l'americana synthétique, du blues psychédélique, 
        du Nick Cave toujours tourmenté, de la ballade romantico-gothique, 
        du western rocailleux et sans plus une seule goutte d'alcool en pleine 
        traversée du désert, le poids du désespoir du monde 
        sur les épaules, les chemins sont multiples chez Jaye Jayle, de 
        traviole, en privilégiant le réseau secondaire.
 La bonne grosse voix grave et profonde de Patterson pose un décor 
        pesant que le chant de sa dulcinée Emma Ruth Rundle vient tempérer 
        sur trois compositions. No Trail avance avec de la mélancolie 
        plein les poches, encore plus triste mais aussi bizarrement détendu, 
        moins direct et sec, plus beau et finement sculpté qu'intense, 
        sans ce petit crépitement qui embrase au fond du bide. C'est sans 
        doute là sa limite. No Trail marque moins profondément 
        le cortex sensitif et c'est du bas coté que je l'observe passer 
        sans une envie folle de m'y accrocher. Son aura reste tout de même 
        fortement séduisante.
 
 SKX (08/10/2018)
 
 
  
 
   |  |