humanabfall
soundsofsubterrania
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Human
Abfall
Form & Zweck LP
Sounds of Subterrania records 2016
Ça s'est passé à peu près comme ça.
Un disquaire au bout d'une impasse pavée chez qui mes pieds n'avaient
pas musardé depuis longtemps. Un patron qui passe un disque à
burne dans son magasin où pas un seul client ne traîne. Au
bout de cinq minutes, je lui demande assez fort c'est quoi le truc dans
les enceintes qu'on entend. Un quart d'heure plus tard, je repars avec
un seul disque sous le bras, cette heureuse découverte datant déjà
de 2016, Human Abfall, un groupe de Stuttgart dont il serait criminel
de ne pas parler.
Form & Zweck est leur deuxième album et si, comme deux
autres groupes de Stuttgart (Karies et Die Nerven), Human Abfall évolue
dans une sphère post-punk avec quelques similitudes en commun,
leur angle d'attaque est beaucoup plus personnel. Le son est ouvert et
aéré, les rythmes sont généralement assez
lents, mesurés, l'accent est mis sur la dynamique avec un coté
sec et précis. Malgré des intonations mélodiques,
l'ensemble possède une aura dure, intransigeante, accentuée
par les paroles en allemand de Flavio Bacon qui parle plus qu'il ne chante.
Chaque mot claque, se détache dans l'espace, percute, fait peur.
Human Abfall croise alors le fer avec un noise-rock qu'on sent capable
de partir en vrille, se déglingué, devenir retors comme
sur les excellents Zurück Zum Brutalismus, Form & Zweck
ou Wir Hatten So Viele Pläne. Les ambiances prennent des tournures
déviantes, singulières, prenantes, froides à l'instar
du dernier My
Disco. La lenteur devient un venin. La puissance entre leurs mains
éclate au ralenti.
Pour contrebalancer, Human Abfall arrive aussi avec son lot de morceaux
plus entraînants comme Q: Wo Ist Franz? A: Im Dschihad dont
le titre sonne très Devo, Montags, l'irrésistible
Es Ist, Wie Es Ist ou RTLM avec son final noisy et une guitare
à l'étrange sonorité qui cisaille. Et sort carrément
le grand jeu sur un Requeme Stellung aussi addictif que répétitif,
hypnotique qu'inquiétant. A l'image de tout l'album. On devrait
passer beaucoup plus souvent chez son disquaire au coin de la rue.
SKX (23/05/2018)
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