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Frana passe à la vitesse supérieure. Après le EP quatre titres Odds And Ends en 2015, un split single en 2016, les Italiens (Milan) débarquent avec le premier album Awkwardwards dont la signification ne doit parler qu'à ses géniteurs. Par contre, la musique me parle sans difficulté. Pas besoin de traduction, c'est du noise-rock de compétition dont les qualificatifs principaux seraient racé, nerveux et classiquement impeccable.
La maîtrise pour écrire des compositions digne d'artisans connaissant parfaitement les traditions en lui donnant un coup de fraîcheur est totalement bluffante. Vous pouvez entendre de nombreux groupes dans Frana, de nombreux courants le traverser, comme la limpidité d'un Hot Snakes dans les mains de Mission Of Burma avec l'ombre planante d'Arcwelder. S'émouvoir devant les déhanchements aperçus du coté de Dischord et frissonner sur des angles d'attaques rythmiques plus durs et carrés en provenance de Chicago avec un détour vers The Stnnng.
Mais ce qu'il faut retenir, c'est l'incroyable vista de Frana pour accoucher de titres qui se retiendront au final grâce à leur propre force, attirant l'attention dans un ciel surchargé de besogneux grâce à un souffle particulièrement inspiré. Onze morceaux, onze façons de monter et démonter des structures sans que ça ressemble à la précédente avec parfois une réussite optimale (Panpo The Destroyer, le cryptique Sagrofa... Safropa... Saprophagous ! ou Lonely Performer). Onze manières d'amener la mélodie sur un plateau, la tordre, la sublimer. Autant de possibilités pour jouer des cadences et des muscles, fignoler et cogner dans un mouvement identique. Avec une petite douceur, la balade acoustique Wrinkly Hands In Heavy Water pour terminer. Le son est puissamment clair et chaleureux, tout comme le chant. Du haut vol sur toute la ligne pour un album confirmant facilement tous les espoirs placés dans ce groupe.

SKX (11/04/2018)