exhalants
supersecret
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Exhalants
s/t LP
Super Secret records 2018
Il existe des groupes qui ne font rien de spécialement original.
Les qualificatifs qui vont être utilisés pour les décrire
ont servi pour de multiples autres formations. L'étiquette noise-rock
leur va à ravir comme à tant d'autres. Et pourtant, ce premier
album de Exhalants est plus fort que tout le monde et donne l'impression
de ne jamais avoir rien entendu dans le genre. Ce qui est faux mais on
s'en tape.
Au demeurant, il serait facile de reprendre la chronique des ex-Carl
Sagan's Skate Shoes pour parler d'Exhalants. Pas seulement parce que
le spectre musical est très proche mais aussi parce que le guitariste/chanteur
et le bassiste sont les mêmes. Certains raccourcis deviennent des
évidences. Mais là aussi on s'en tape. D'ailleurs on se
tape de tout avec Exhalants. C'est juste parfait, oublier tout le reste,
laisser vous aller, c'est pas une valse, c'est un grand moment de rock,
de bruit, de fureur, de mélodies emportant tout sur son putain
de passage.
Enregistré live dans un studio pendant huit petites heures par
Ian Rundell, batteur de Ghetto
Gouls, qui a mis en boite un paquet de bons disques en plus de son
propre groupe (Lung Letters, Spray Paint, Xetas, Empty Markets, Super
Thief, Contributors, Borzoi...), toute l'urgence et la rugosité
de Exhalants sont captées et rendues comme si vous étiez
enfermés dans la pièce avec le trio. Sans le mal de crane
qui va avec.
Il est donc permis de penser à des tonnes de groupes comme Steel
Pole Bath Tub, Frodus, Johnboy, Unwound qui en prend plein les gencives,
Shotmaker, Unsane dans les moments les plus violents, voir Slint quand
les clameurs se transforment en chant-parlé et que la sourde tension
finit par exploser. Mais tout ça n'a plus de sens.
Voix saturée et sens du sacrifice, Exhalants maîtrise tous
les paramètres de la chanson noise-rock ultime. Les déflagrations,
les cassures, les mélodies sauvages qui secouent les tripes, les
purs moments d'abrasion, les courtes décharges comme les morceaux
plus longs, mesurés et bougrement poignants (Public Display
Of Failure, If Only et And I'll Take You To A Quiet Place
pas franchement calme), Exhalants fait tout ça avec naturel, grande
facilité et grand talent.
Dix morceaux, un enchaînement de rêve, que de la bombe, il
est difficile de reprendre son souffle après l'écoute de
Exhalants alors le mieux, c'est de immédiatement remettre ça.
SKX (01/10/2018)
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