duds
castleface
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Duds
Of a Nature or Degree LP
Castle Face records 2017
Première signature anglaise pour le label américain Castle
records tenu par John Dwyer (Thee Oh Sees), le groupe de Manchester Duds
nous renvoie surtout en Écosse en 1980, en pleine période
post-punk qui n'a toujours pas fini de s'étirer et se transformer
au gré des ajouts. C'était l'âge d'or du Sound
of young Scotland avec les grandioses Fire
Engines en tête de gondole. Et c'est toujours le format très
court et rapide des chansons, ne strictement rien rajouter à l'idée
d'un rythme de départ qui se suffit à lui-même et
qui aura tout dit en deux minutes répétitives et trépidantes,
fonctionner sur un mono-riff, la guitare maigrelette qui coupe, le propos
minimaliste et enregistrer tout ça tel que ça sort des amplis,
sec comme une trique et entraînant comme un piquet de grève
sautillant en plein hiver sur place pour tenter de se réchauffer
les panards.
Dans une version remise au goût du jour, Duds ont embauché
des cuivres et un percussionniste en plus du batteur. Du moins pour les
concerts car sur disque, Duds s'annoncent à cinq. Vu le dimanche
28 janvier au Terminus à Rennes, Duds s'affichaient à six,
voir sept, les avis divergeaient, l'un étant plus ou moins caché
dans un coin derrière un rideau assorti aux chemises vertes de
Duds. Dans mon souvenir, c'était beaucoup plus dansant que sur
disque, notamment avec ce duo batteur/ percussionniste et la présence
de plusieurs cuivres selon les morceaux interprétés, tout
comme le chanteur qui changeait régulièrement d'instruments.
Sur disque, il n'est pas interdit d'onduler les rotules mais l'ensemble
sonne plus perçant et angulaire. Ce qui n'est pas pour me déplaire,
bien au contraire. Of a Nature or Degree possède donc ses
moments de funk tordu et bruitiste, des dérapages vers des territoires
no-wave, des lignes de basse compliquées à fond la caisse,
trente-trois secondes pour faire du bordel (A Different Stage),
utiliser les guitares piquantes en arpèges discordants ou en rythmiques
saccadées, lorgner vers un chaos rugueux ou évoluer rudimentairement
sur un fil raide. Tout ça en un temps records, avec la bénédiction
des cuivres pour insuffler un brin de chaleur, de la mélodie, une
esthétique générale tour à tour accrocheuse
ou légèrement complexe et en multipliant les approches pour
brouiller les pistes. Duds sont donc partis de racines post-punk pour
se lancer à la poursuite de ses propres chimères. Of
a Nature or Degree les voit placer sur de très bons rails.
SKX (12/04/2018)
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