dropmedium
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The
Channels
Double Negative LP
Drop Medium 2018
Venant du label new-yorkais Drop Medium qui nous a déjà
donné Shimmer,
Pucker
Up ou Dog
et avec Ian Kovac, ex-Guerilla
Toss (et qui a une la bonne idée de partir avant leur dernier
album GT Ultra en 2017 qui est une grosse bouse pour télétubies),
il ne faut pas s'attendre à une musique très cartésienne
avec ce nouveau groupe The Channels. En plus, la pochette invite à
fuir sans se poser de questions. Mais restez, ça va bien se passer.
Le trio The Channels n'est effectivement pas conventionnel. La guitare
de Wes Kaplan et la basse de Kovac évoluent dans un monde très
personnel pendant que le batteur Nick Baker tente de rester dans les clous.
Dans un premier temps, Arab On Radar est venu à l'idée pour
l'aspect pseudo-dansant-entrainant. Mais guitare et basse sont trop caoutchouteuses,
imprévisibles et volatiles. Ça vous donne des morceaux tout
bizarres, élastiques, stridents tout en gardant un coté
accessible malgré les structures expérimentales. Un minimalisme
tordu où les fantômes les plus étranges de Sonic Youth
peuvent à l'occasion faire leur apparition ainsi que des grands
frères no-wave.
La guitare utilise de drôles d'effets, des sonorités très
personnelles, fait sonner les cordes comme une sirène ou un sonar
rebondissant sur toutes les parois de votre pauvre crâne, s'y insère
lentement puis tourne en boucle, vis métallique lentement pénétrante.
Le chant, par son calme et son détachement, a quelque chose de
dérangeant. La rythmique dessine les courbes d'un funk fatigué
ou teste les nerfs en étant très répétitif.
Double Negative vous laisse même dans un état cotonneux
ou comme dans une quatrième dimension le temps de l'instrumental
All Day Weekend et Bad Man, deux morceaux sans rythmique,
vaporeux, stressant, imbroglio de sons non-identifiés, planant
mais dans la genre cauchemar éveillé. Les sept autres titres
vous gardent cependant les pieds sur terre. La démarche n'est pas
droite, le chemin aventureux, ça vous emmène sur le bord
du ravin, des territoires incertains mais le charme finit par opérer
pour rentrer dans une transe décalée, doucement hypnotique
et originale.
SKX (16/06/2018)
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