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Converge
The Dusk In Us LP
Deathwish/Epitaph records 2017
Converge n'était pas venu mettre sa zone ici depuis 2006 et l'album
No
Heroes. Oui, les héros n'étaient plus. Fatigués,
usés, morts. Les deux disques suivants, Axe To Fall en 2009
et All We Love We Leave Behind en 2012 ont été passés
sous silence. Par pudeur et par ennui. Alors je ne sais pas ce qui vaut
ce retour de flamme envers le groupe du Massachusetts, si c'est le fait
de ne pas avoir écouté Converge depuis un bail mais The
Dusk In Us me réconcilie avec Converge.
Il en va d'un album de Converge comme d'un album d'Unsane. C'est toujours,
un peu, beaucoup la même chose. Alors je ne saurais vous certifier
que The Dusk In Us est meilleur que les deux précédents
vu le peu d'intérêt que j'ai eu pour eux (et il se peut que
je doive m'en mordre les doigts) mais j'ai réussi à l'écouter
de bout en bout sans avoir envie de zapper avant la fin. Même le
titre d'ouverture A Single Tear ne m'a pas fait peur alors quapparemment,
il défrise sévèrement le puriste à qui il
en faut toujours peu pour être déstabilisé. Mais comme
c'est souvent le coté mélodique au milieu du chaos de Converge
qui me séduit, ce titre est parfait. Comme l'est la balade vigoureuse
The Dusk In Us. Converge a continuellement semé des compositions
plus barrées, surprenantes, introspectives depuis Jane Doe.
Celle-ci en est une belle, poignante, virilement mélancolique,
qui vise juste contrairement à son pendant de la face B, Thousands
Of Miles Between Us, n'évitant pas le pathos sur la fin avec
la ligne de chant de Jacob Banon. Deux façon d'allumer les briquets
mais une seule pour allumer le feu (Johnny, sors de ce corps).
Mais le fond de commerce de Converge, ce sont des titres méchamment
hargneux mués par une énergie nucléaire dont le batteur
Ben Koller est la tête de pont. Il faut l'entendre sur Arkhipov
Calm avec des rythmes tombant comme des wagons d'un ciel de plomb,
la vitesse sidérante et la précision diabolique de la frappe.
On ne peut que suivre le mouvement, être emporté par ce déluge
que le guitariste Kurt Ballou approvisionne comme si c'était une
question de vie ou de mort. Il n'a pas perdu la recette pour semer des
riffs mortels dans son sillage. The Dusk In Us en est richement
pourvu. Ça donne une multitude de morceaux sauvagement torchés
et finement élaborés, architecture de tectonique où
toutes les plaques sont apposées afin de mettre une pression maximale
sur chaque point de votre corps. Under Duress, I Can Tell You
About Pain, Wildlife, Murk & Marrow ou Trigger
dont la basse de Nate Newton n'arrête pas de me rappeler Jesus Lizard
tout comme le morceau plus connoté noise-rock que hardcore-metal
de cracheur de feu. C'est fait avec maestria, discernement, des uppercuts
vicieux et toujours accrocheurs. De quoi faire ressentir une seconde jeunesse.
Alors si comme moi, vous aviez lâcher l'affaire Converge depuis
un bout de temps, The Dusk In Us mérite toute votre attention
qui pourra être prolongée par le single I Can Tell You
About Pain et sa terrible face B Eve qui aurait été
un des meilleurs titres de l'album. Converge n'a plus rien à prouver,
rien à inventer, ne surprendra plus. Toute leur force réside
dans le fait d'arriver (ou non) à écrire des compos qui
tiennent la route et élèvent leur niveau habituel dans ce
style inimitable bien que très souvent imité. Avec The
Dusk In Us, Converge montre que le patron, c'est toujours lui.
SKX (19/02/2018)
Les versions vinyles sont multiples, à chacun sa couleur. Celle
ci-dessous est la dernière née, un repressage de janvier
2018 à 512 exemplaires, pas un de plus :
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