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Come
Holy Spirit Asters And Disasters LP Water Wing records 2018 Troisième album pour Come Holy Spirit, groupe de Pittsburgh mais dont les influences se situent de l'autre coté de l'Atlantique, chez cette bonne vieille Europe. Pour Grand Island, Dog Faced Hermans et The Ex avaient été évoqués. Cette fois-ci, c'est encore plus clair. Le trio a carrément invité l'ancien chanteur de The Ex, GW Sok, sur deux titres, Elephantine et Essayons. Mais Come Holy Spirit est très loin d'être une simple vile copie. L'humeur, la coloration, le propos sont proches mais chaque composition possède son propre charisme, une force et une qualité d'écriture qui font de Asters And Disasters un mets une nouvelle fois fortement appréciable. Un album plus introspectif et grave, voir mélancolique à l'instar de la ballade folk sublime Asters (excerpt). Ce titre n'est pas musicalement représentatif du reste du disque mais il s'inscrit parfaitement dans l'atmosphère générale. Un disque beau, profond, à la colère sourde avec des morceaux peu nombreux (six en tout) mais s'étalant souvent au-delà des cinq minutes, le temps nécessaire pour que la lame de fond se soulève, vibre, bouillonne et s'empare de votre cortex sensitif. Morceaux déliés, contrastés, émotions surfant sur une cime crépitante et invisible, tout en narration subtile, avec de longs passages instrumentaux, des pérégrinations tour à tour sombres ou lumineuses, coups de semonce, trépidations punk, calme apparent, roulements de tambours, mélodies rêches ou rappelant un air du folklore de l'Europe de l'Est sur la fin de Wandering Womb, accalmies simples et poignantes, Asters And Disasters s'en donne à cur joie. Alors des morceaux comme les neuf minutes de Human Animal, c'est un périple à lui tout seul qui vaut le détour. Surtout quand la bassiste/chanteuse Gina Favano se lance sur la fin dans des vocalises qui vous achèvent. Le duo avec notre hollandais préféré (qui tente quelques mots en français pendant Essayons) sur le brillant Elephantine qui fait sentir toute sa tension latente sur ce triste sujet récurrent est également de haute volée. Tout comme le numéro du guitariste égrenant tout au long de l'album un jeu tout en retenu, rusé et plein de mélodies fines sur une corde raide. Et si vous n'en avez pas assez, un septième morceau s'offre à vous avec le coupon de téléchargement. Il se nomme S.O.L. Song. Un trompettiste et un saxophoniste ont été débauchés pendant que Favano a sorti son orgue et sa plus belle voix pour un morceau ressemblant à une reprise qui ne dit pas son nom, qu'on pourrait croire à une douce et déchirante mélopée échappée du répertoire de Smoke et qui met un point final surprenant et de toute beauté à un album unique et très touchant. SKX (20/06/2018) |