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Chocolat Billy
Délicat Déni – CD
Kythibong/Les Potagers Natures 2018

Chocolat Billy et Api Uiz ne partagent pas seulement un membre en commun, le guitariste/chanteur Ian «skipper frustré» Saboya mais aussi l'amour des disques ne reflétant pas la fièvre de leurs concerts. Les Bordelais, pour leur cinquième album, ont réglé la mire. Ça restera toujours plus dingue en concert mais l'enregistrement de Délicat Déni rend enfin justice au groupe. Un son digne d'intérêt mettant en valeur toutes les finesses de leur musique, leur instrumentation bigarrée, magnifiant la chaleur communicative de Chocolat Billy.
Et question température tropicale, ce disque n'en manque pas. Accroche toi à tes tongs, ça va être du sport. Le long titre d'introduction Chanterelles explose tout de suite le baromètre. Tempête ensoleillée aux Caraïbes avec un steel-drum en folie, le rhum, le citron pressé, la transe, tout coule à flot, irrépressible envie d'étendue jaune-or et de pêcher un requin à mains nues. Comme un air de Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp qui aurait troqué son afro-beat pour les démons lubriques des îles du Pacifique. Avec Le Monstre en mode coupé-décalé aquitain, Petite Idée Du Matin malgré une intro plus en douceur ou Elyséens et son coté Stereolab, la température ne baisse pas, la légèreté flotte tout autour de votre être, il est permis de s'abandonner, ne plus réfléchir, se laisser porter par la vague.
Chocolat Billy se charge de vous ramener sur terre avec le bien nommé Malade, funeste et lente plongée dans une colère sourde, hantée et magnifique. Et entre les deux, Subutex Mex (Nino Cosma), morceau le plus déglingué, surprenant et varié qui part dans plusieurs directions, en version reggae au début qui en a fumé un très gros avec un gimmick de piano au début obsédant pour terminer par des samples de bêtes de la nuit.
Inutile de le nier, Délicat Déni est l'album qu'on n'attendait plus de Chocolat Billy.

SKX (08/06/2018)