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Child Bite
Burnt Offerings – Rarities & Covers 2010-2017 – 2xCDs
Housecore/Forge Again records 2018

Mine de rien, Child Bite n'a sorti que quatre véritables albums depuis leurs débuts en 2005 alors que le groupe de Detroit semble publier quantité de disques chaque année. En fait, Child Bite a surtout réalisé un nombre impressionnant de formats courts, dix pouces, singles, splits singles ou split maxis. Burnt Offerings se charge donc de faire le point sur leur pléthorique discographie en sachant que les stocks ne sont pas épuisés. Par exemple, ne figurent pas sur cette compilation les 25 cms Monomania et Vision Crimes qui sont leurs deux meilleurs disques à ce jour. Tout comme leurs premiers singles représentant il est vrai un Child Bite loin d'être aussi corrosif, violent, noise, bref, bien moins bandant que maintenant.

Sur le CD1 nommé Rarities, le groupe, emmené par son chanteur prédicateur azimuté Shawn Knight qui s'est une nouvelle fois occupé de l'artwork, propose six titres publiés sur trois split 10'' avec Stnnng, We Are Hex et Dope Body. Trois groupes dont Child Bite fait remarquer malicieusement sur l'insert du digipack qu'ils n'existent plus. Contrairement à eux. Child Bite plus fort que toi.
Ensuite, et ça là que ça devient vraiment intéressant (surtout pour ceux qui ont déjà les splits...), Child Bite fait cadeau de huit inédits. Quatre abandonnés en cours de route lors de l'élaboration d'un disque (?) en 2013 et enregistrés une semaine avant que leur van et tout le matériel dedans ne soient volés. Des titres comme Abstract Interior Putrefaction et Feeding Tube Blues auraient mérité plus grande reconnaissance. Ce qui est donc fait désormais. Les trois suivants ne sont pas encore sortis. Ils sont apparemment réservés pour d'éventuels splits singles à venir. Ou pas. En attendant, profitez, c'est de la bonne came, notamment le morceau As I Approach The Void. Le dernier, Jerk Off Your Life, enregistré pendant la session de Negative Noise, n'est pas techniquement parlant un inédit. Mais il n'existait que sous forme virtuelle à condition de choper un joli pin's lors d'une tournée avec Voivod et d'actionner le code de téléchargement qui s'y trouvait dessus. C'est beau le rock à notre époque.

Sur le CD2 appelé Covers, Child Bite fait des... reprises. Notamment la série de cinq splits singles en 2014 que les labels Corpse Flower et Dyspepsidisc avaient réalisé en demandant à quatre groupes (Golden Torso, Hellmouth, Old Gods et Child Bite) de faire des covers de cinq groupes hardcore américains emblématiques et dont les bénéfices (plus de $2000 au final) ont été reversés au collectif Alternatives for Girls. Child Bite reprenait My War de Black Flag, Police Truck de Dead Kennedys et des medley de deux titres à chaque fois de Minor Threat, Bad Brains et Misfits. On va dire que c'était pour la bonne cause. Et pour le fun car Child Bite semble adorer cet exercice. Ils reprennent aussi Suicide Machines. C'était pour un tribute album à ce vieux groupe de ska-punk de Detroit, tribute qui n'est finalement jamais sorti. Et on se saurait bien passer de ce titre à jamais car entendre Child Bite faire du ska est, comment dire, assez saisissant. Le suivant est plus dans leurs cordes. Don't par Unsane pour la superbe compile Shattered, Flattered & Covered. Et une de Samhain dont le tribute album, We All Want Our Time In Hell, devrait voir le jour très bientôt sur Corpse Flower.
Les cinq morceaux suivants ne sont pas des reprises mais une collaboration largement évitable avec Phil Anselmo. A l'origine publié sur un 5'' nommé Morbid Hits en 2014, une bouillie death-metal vomissante. C'est la face sombre de Child Bite. Une dernière reprise pour la route (Celtic Frost), voir the very very last one en titre caché avec Good King Wenceslas, comptine de Noël qui n'est pas vraiment un cadeau et vous pouvez souffler.
S'enfiler plus de 120 minutes de Child Bite n'est pas à conseiller mais rien que pour le cd Rarities, Burnt Offerings s'apparente à une affaire sur laquelle les fans de groupes et de noise au vitriol ne pourront faire l'impasse.

SKX (19/09/2018)