bogritz
sadtapes


Bo Gritz
Tape EP
Sad Tapes 2018


God, Guns and Gritz était le slogan de l'ancien béret vert, ultra décoré lors de la guerre du Vietnam, James Gordon Gritz dit Bo Gritz quand il était candidat à la présidence américaine en 1992. Un suprémaciste dont les potes de comptoir sont tous de l'extrême droite. Un chic type assurément. Sulfureux patronyme réutilisé par un trio anglais dont le sens de la provocation n'aurait pas déplu à Steve Albini. Cette cassette cinq titres est leur premier méfait et bordel, qu'est-ce que c'est bon ! Quand l'aptitude à la déconstruction et la dissonance de la no-wave rencontre la fougue du noise-rock, non seulement ça flingue les tibias mais ça accélère le flux sanguin et redonne foi en l'avenir. Oui, la scène noise anglaise est toujours aussi pétulante et inspirée. Imaginez White Suns en mission punitive croisant la route des autistes Housewives et la morgue de leurs compatriotes Blacklisters ou USA Nails. Entre les répétitions malsaines d'un batteur capable de coincer sur un rythme, une pauvre cymbale qui n'avait rien demandé ou marteler sauvagement son outil de travail et les éclats coupants d'une guitare qui sonne comme une tôle d’aluminium, Bo Gritz avance sûr de sa force, sans se poser de questions lors de cinq titres brefs, intensément convulsifs et un sens du raffut hautement délectable. Ce groupe s'annonce énorme. Surveillez-le bien.

SKX (09/09/2018)