betablockers
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Beta Blockers
Stiff Prescription – LP
Static Shock records 2018

Beta Blockers n'est pas le genre de groupe à prescrire si vous voulez diminuer votre pression artérielle et passer une nuit calme. Ce groupe issu de la prolifique scène de Leeds explose les taux d'adrénaline. Cinq Anglais qui jouent déjà les sauvageons dans The Flex, No Form, Whipping Post and Community. Leur nouveau terrain de jeu est à la hauteur de leurs autres projets. En pire. Quoique je demande à voir pour No Form.
Une furie qui a pour nom Stiff Prescription, un mini-album blanc tournant en 45 tours avec sept titres (les deux interludes ne comptent pas et ne sont d'ailleurs pas mentionnés sur le vinyle) filant à toute berzingue en dix-huit minutes. Un son ultra décapant où règne la loi du tout à fond. Et le synthé n'est pas le dernier. Vampirise le moindre espace. Vrille les neurones. Ne fait qu'un avec les gerbes hautement électriques de la guitare. Duo d'enfer qu'une section rythmique pulse littéralement pendant que le préposé au micro crache son venin. La première impression fait salement mal aux oreilles. Une grosse vague de bruits perçants qui vous saute à la gueule, hyper dense et anarchique. Il faut plusieurs écoutes avant de comprendre le scénario, démêler les riffs saignants des larsens, distinguer la basse au milieu des saturations comme sur Drinking That Tippex, se prendre et savourer pleinement la folie destructrice de ce punk-noise frénétique, la force de leur rock caché sous des kilos de bordel. La férocité de Your Insurance is High (Deep Heat) ou Bruxism vous brûle alors de l'intérieur. Mais c'est tout le disque qui se prend comme un uppercut, d'une traite et en apnée. Stiff Prescription est une ordonnance bien raide, exigeante mais le punk moderne est à ce prix et ça débouche parfaitement les artères.

SKX (23/03/2018)