xetas
12xu



Xetas
The Tower – LP
12XU records 2017

Une tour frappée par les éclairs d'où s'enfuient les rats et qui ressemble à s'y méprendre à la tour d'un milliardaire blond qui aime faire des concours de celui qui a la plus grosse. On dirait bien que Trump a inspiré ses premiers punks. C'est encore tôt pour savoir si Trump est la meilleure chose qui arrive au punk-rock comme a pu l'être l'élection de Ronald Reagan en 1981 mais Xetas y va gaiement.
The Tower est le second album du trio d'Austin et c'est un antidote au découragement. Une contestation qui se fait au rythme d'un punk-rock aussi acéré que divertissant. Xetas, c'est l'école Leatherface et pas que pour le chant ou Planes Mistaken For Stars, voir Meat Wave, avec une sous-couche noise-rock et beaucoup d'entrain. Des mélodies aussi rugueuses qu’entraînantes à l'instar de l'irrésistible The Gaze. Xetas a mis son meilleur morceau en pôle position mais le reste est à l'avenant. Alternance de chant masculin (David Petro, également guitariste) et féminin (Kana Harris, bassiste) se complétant et se répondant à merveille, riffs inspirés construisant le socle des morceaux comme sur The Lamb, The Burden ou The Future (tous les titres commencent par The), fureur cristallisée qui laisse planer les gros nuages noirs tout en filtrant la lumière, les dix titres de The Tower possèdent personnalité et répartie. Pas le genre à se regarder le nombril et chialer dans son coin sur le sort du monde.
Bastonneur, sale juste ce qu'il faut, accrocheur toujours, rythmiquement carré et puissant avec le nouveau batteur Jay Dilick, Xetas est d'un classicisme impeccable et est parti foutre le feu à la tour avec un entrain très communicatif. C'est pas tous les jours qu'un disque de punk-rock de cet acabit me retourne mais là, avec son approche sans fard et son songwriting cinq étoiles, c'est infaillible.

SKX (08/09/2017)