|
Whores. Gold. LP eOne Music 2016 Ce n'était pas le fol amour avec Whores et leur précédent mini-album Clean. Mais une amitié était possible. Une amitié virile bien sûr. Le premier véritable album débarque et si Gold n'emmène pas plus près des étoiles, il existe un moyen de s'entendre. Whores sort la grosse artillerie. Whores n'est pas là pour faire des galipettes et conter fleurette. Whores est là pour mettre de gros, d'immenses parpaings dans la tronche. Le son est énorme. Tellement énorme que ça faisait pas naturel, ça sentait la gonflette pour tatoués chevauchant une imitation d'Harley Davidson. Mais le gros calibre a fini par passer et se révèle finalement moins stoner que par le passé et plus noise-rock de l'enfer avec une croûte sans cesse en mouvement, qui vit, avec des craquements infernaux et des flammes qui rougeoient autour d'une barre de fer tirée des fourneaux de Vulcain. Tu la sens la force qui émane de toi ? Whores est là pour te donner confiance. Gold ne te laissera pas comme un capitaine abandonné. Dix titres qui n'arrêtent pas une seule seconde d'avoiner, de bastonner, du riff comme pendant une période de mousson en Thaïlande, ça tombe de partout, la basse pèse deux tonnes, le batteur a dû clouter sa batterie en béton armé pour pas qu'elle s'échappe, Christian Lembach gueule comme un mec remonté contre la terre entière mais sans plus trop savoir pourquoi, personne ne bouge, personne n'a envie de faire le malin devant une telle débauche de férocité. Le problème est que j'aurais dû faire cette chronique dès les premières écoutes. Bigrement impressionnant. Mais Gold ne tient pas le nombre des écoutes. Parce qu'en fait, ils jouent toujours le même morceau. Un morceau qui en met certes plein la vue, qui joue tout sur l'efficacité et elle peut être redoutable - mais sacrifier l'effort et la qualité d'écriture au détriment de la seule énergie, ça ne vous mène pas loin. Alors certes, Whores n'est pas là pour ton plaisir, c'est le rendement d'abord et à ce titre, les caisses sont pleines. Dire que Whores ferait une musique putassière serait un poil exagéré et facile. Certains titres arrivent même à se détacher du lot et provoquer une émotion qui soit autre chose que de la sueur. Mais au final, je ne retiens rien ou si peu de Gold qui aurait très bien pu finir dans l'objet qui illustre la pochette. Aussi dorée fut-elle. Par contre, si vous avez envie de débrancher le cerveau, Gold est parfait. SKX (30/01/2017) |