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Wailin Storms
Sick City – CD
Antena Krzyku 2017

Dire que le nouvel album de Wailin Storms était attendu est un doux euphémisme. One Foot In The Flesh Grave avait copieusement garni l'étagère du bonheur. Alors comme souvent dans ces cas là, c'est la déception qui prime. Oh, rien de méchant mais monts et merveilles étaient tellement attendus qu'un tout petit grain de poussière et c'est la fin du monde. Alors du coup, on remet ça. Encore et encore. Jusqu'à ce que ce putain de déclic arrive. Deux mois que le CD tourne. Et il faut se rendre à l'évidence, Sick City n'amènera pas au même degré de lévitation que son prédécesseur. Ce qui n'empêche pas Sick City d'être un très bon album. Va comprendre.
Il ne faudrait sans doute pas essayer de comparer les deux albums mais c'est impossible. Ce n'est pas qu'une histoire d'effet de surprise qui n'est plus d'actualité alors que One Foot In The Flesh Grave nous était tombé sur le coin de la tronche vraiment par hasard. Non, ça tient à pas grand chose. Et qui pourrait se résumer en une seule phrase : un sens de l'écriture moins dingue. Wailin Storms pratique toujours ce mélange inclassable de rock-blues-noise-swamp virulent et exalté. C'est le souffle et la folie qui frappe moins fort les esprits, des compos qui ne vous retournent pas avec la même force. Des fins épiques et furieuses qui manquent à l'appel. Aucun titre aussi énorme et limpide qu'un Mystery Girl. Quelque chose ressemblant à du plus classique et convenu.
Mais une fois ce constat fait et qu'on ravale son (léger) désappointement, Sick City se révèle être tout de même fortement séduisant. Seulement sept titres. Le groupe de Durham prend toujours son temps pour régulièrement exposer les faits au-delà des cinq minutes. De la sauvage mélancolie qui s'insinue entre les deux guitares tour à tour hantées, tendues et électrisées. Du passionné et du poignant qui étreignent les tripes. Un chant et des chœurs exaltés. Du tumultueux lumineux. Des morceaux qui possèdent toujours le pouvoir de faire décoller et de vous emmener loin dans les méandres de territoires crépusculaires et enfumés. Et le temps qui fera doucement ses basses œuvres pour imposer cet album à notre chevet. Car on chipote sûrement vu que le niveau d'exigence était très élevé. Mais l'amour pour Wailin Storms reste intact.

SKX (12/09/2017)