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Unik
Ubik
Maximum Axis LP
Love Mazout, Tandori, Rockerill, Hovercraft records 2016
Unik Ubik est une drôle de clique qui file la trique. Une alliance
franco-belge avec Lille d'un coté de la frontière et Tournai
juste de l'autre bord mais tout ça, c'est la même équipe
partageant une identique éthique. Cinq musiciens folâtrant
dans de nombreux autres projets dont Adolina,
Louis
Minus XVI et Maria
Goretti Quartet pour les seuls groupes connus de nos services. Quant
à la formation, c'est guitare/chant, basse, batterie, saxophone
et trombone. C'est pas très catholique mais ça te met direct
en orbite comme Spoutnik.
Maximum Axis est un deuxième album coloré, hétéroclite
et exotique comme la magnifique pochette du dessinateur flamand Brecht
Evens. De multiples sources abreuvent les sillons. Le punk de The Ex avec
son Orkest, quand l'afrobeat est de sortie pour mettre en transe, l'Éthio-jazz
qui met le feu aux pistes avec classe et retenue, le tout durci par une
approche rock et bruyante pour secouer le cocotier ou alourdir l'ambiance
avec le grave et ténébreux My Sisters On A Goat dont
la magie noire et sa rythmique tribale renvoient aux mythiques Motherhead
Bug. Ceci n'empêche pas Unik Ubik d'être plus mélancolique.
Ce n'est pas de la musique de beatnik mais Maximum Axis révèle
également une approche plus douce et formatée chanson, évoquant
De Kift l'excentrique, voir L'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp et
ces atmosphères belles et poétiques (Zenela et la
voix splendide et multiforme de l'invité Matthieu Ha). Quitte à
complètement surprendre sur Nénuphars. Une mise en
musique de Promenade sentimentale, un poème de Verlaine
qui serait repris par un groupe punk-new-wave des années 80. Ce
morceau ne fera pas l'unanimité mais je l'aime bien, il rend euphorique.
Un coté décalé collant parfaitement avec l'esprit
libéré et aventureux de Unik Ubik trouvant son écho
dans le fameux mot d'ordre «Vivre sans temps mort, jouir sans entrave»
des Situationnistes et Raoul Vaneigem dont un texte sert de paroles sur
le dernier titre Petonk.
Les influences viennent de partout mais comme le suggère si bien
leur patronyme, ils sont ubiques, en font quelque chose d'unique et à
la fin, Unik Ubik te nique.
SKX (24/01/2017)
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