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The
Powder Room Lucky LP+7'' Learning Curve 2016 Le van qui brûle sur la pochette n'est pas tiré d'un reportage de guerre ou d'une banlieue qui flambe. C'est, pardon, c'était bel et bien le van de The Powder Room. Oui, ça sent la poudre, il n'avait qu'à s'appeler autrement. Et sans doute que oui, le trio d'Athens a été lucky. Hélas, leur deuxième album, s'il a eu la chance de voir le jour après tel incident, est loin de mettre le feu aux platines. La présence de deux basses VI, c'est à dire une basse à six cordes qui se rapproche du son d'une guitare baryton, ne donne pas un surplus de poids et de puissance à Powder Room. Même pas un surplus de gravité. La configuration aurait pu permettre de cataloguer ce groupe dans le heavy noise-rock qui creuse les sillons plus bas que terre. Il n'en est rien. Lucky est un disque majoritairement propre sur lui, bien dans les clous, capable de se révéler dramatiquement ultra mélodique avec un chant clair qui désespère. Dans les meilleurs cas, c'est Young Widows qui vient à l'esprit. Et certains titres arrivent à faire doucement illusion, à être agréable sans provoquer de frissons particuliers mais avec quelques mélodies pas trop mal senties et des lignes de basses qui tiennent la route. Mais l'impression générale reste celle d'un album trop poli, exécuté dans un mid-tempo oubliant la tension nécessaire, avec des envolées nirvanesques qui ne décollent pas bien haut, des compos consensuelles, sans folie, sans inspiration, poussant le vice à jouer un affreux solo sur Nothing Important Happened Today. Il me l'enlève de la bouche. Et comme si ça suffisait pas, The Powder Room a rajouté un single avec deux autres morceaux, Abort et The Elitist, confirmant la sensation d'un groupe qui cherche trop à caresser dans le sens du poil. Zéro émotion. Learning Curve est un label grandement apprécié par ici mais là, c'est loin d'être leur meilleur coup. SKX (14/01/2017) |