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Plaque
Marks Anxiety Driven Nervous Worship LP Learning Curve records 2017 Anxiété, nervosité, Plaque Marks est là pour soigner vos maux. Anxiety Driven Nervous Worship est un premier mini-album six titres se consommant d'une traite et qui va vous faire un bien fou pour retrouver calme et plénitude. Si dans votre pharmacie personnelle, Cherubs ou Unsane figurent en bonne place sur les étagères, Plaque Marks est à prescrire d'urgence. Un groupe de Philadelphie avec des membres notamment de Fight Amputation et Powder Room qui la joue drogué de la noise. Le matraquage est d'or, les hurlements incisifs, la guitare dans le rouge, Plaque Marks sait parfaitement emmener sa proie dans ses derniers retranchements et lui asséner une pression insoutenable. Mais ce qui fait la différence, c'est le traitement sonore. Le son est vrillé de l'intérieur, frelaté à dose radioactive avec des chants/complaintes (quand ce ne sont pas des samples comme sur Piecemaker) qui s'encouragent dans la douleur, ensevelis sous la crasse et provenant de derrière le mur de la cave en compagnie du batteur où on tentait de les faire taire. Les bestioles grouillent, rongent les fils. Les cordes électriques de la guitare sont trempées dans l'acide, la basse caracole comme une tronçonneuse rouillée et le déluge qui en découle rend aveugle. Plaque Marks est un groupe noise-rock jusqu'au boutiste et baisé du ciboulot. De quoi rendre infiniment heureux le noiseux qui sommeille en vous et qui n'a jamais vieilli. La face A présente ainsi cinq titres furieusement décapants, borderline, salement juteux parce qu'au bout du tunnel, ça cogne comme à l'usine, ça rock, ça court en meute avec les loups, sans se mordre la queue et la bave aux lèvres. La folie, elle monte d'un cran sur la face B. Un seul titre, Anxiety Driven Nervous Worship, sacerdoce noise de huit minutes, la touche finale de votre traitement médical et qui rend fou. De bonheur ou pas, c'est selon. Le batteur a morflé, tuméfié de substances, la cadence est comme dans un film au ralenti, le chant devient aussi diabolique que caoutchouteux, une nappe poisseuse se répand, gluante, mouvante, vous bouffe les intestins, la guitare est black et decker. C'est l'époque Trance Syndicate, Butthole Surfers et Drain en maîtres de cérémonie de vos cauchemars, une rencontre aussi inattendue que jouissive, un sale dérapage comme on aimerait en entendre plus souvent dans un monde noise parfois trop carré. Et qui place d'entrée de jeu Plaque Marks sur la carte des groupes puncheurs et branques très prometteurs. SKX (05/12/2017) |