overdosesupport
kaoskontrol


Overdose Support
Try Dying – LP
Kaos Kontrol 2017

La pochette n'a souvent rien à voir avec le contenu. Dans le cas de Overdose Support, elle colle parfaitement avec ce qui vous attend. Agressive, dérangeante, bizarre, déviante et bestiale. Le groupe finlandais avait été découvert lors d'une précédente cassette qui en disait déjà long sur leur santé mental. Et sur leurs intentions à engendrer un bruit pernicieux.
Leur premier album Try Dying confirme tout le bien qu'on pensait d'eux. Overdose Support est délicieusement barjot. Le noise-rock, Overdose Support l'aime frappé. Avec un type uniquement là pour triturer des boutons et rajouter une couche supplémentaire de nuisances. Mais le chef des malades, c'est Charlotta le chanteur. Ce gars a un sens inné pour saloper le boulot, te pousser dans tes derniers retranchements, en faire trop sans que ça agace, mettre tout son fiel et sa folie pour perturber les compos ou plus généralement, les amener à un niveau supérieur de volupté. Overdose Support serait très différent sans Charlotta. Le monde aussi mais chaque chose en son temps.
Entre les deux, les trois restants s'exercent à maintenir l'équilibre. Mais faut pas non plus les chercher. Des trente-neuf secondes initiales ressemblant aux aboiements d'un sale roquet punk de Think For Yourself Infection aux cinq minutes finales de Thumburine qui rime avec longue décharge de chevrotine, les Finlandais assènent un noise-rock aussi vérolé que punitif. La convulsion est un art et Overdose Support gère parfaitement les injections. Deux doigt de white noise, du rock en intraveineuse, des litres de sueur, se shooter avec des réminiscences d'effluves émanant de vieux débris du catalogue d'Amphetamine Reptile, des tentatives de mélodies systématiquement dévorées vivantes pour un flash qui vous donnent des mirages auditifs. Overdose Support ne fait pas de quartier mais balance la sauce avec un sourire diabolique et un sens du divertissement pervers très communicatif, tout ça encadré par des surveillants d'un hôpital psychiatrique pour éviter tout excès. Restarting met hors d'haleine alors que les trois morceaux de la face B (notamment Hidden Genitalia qui est une vraie furie hyper jouissive incroyablement maîtrisée) donnent ces lettres de noblesse à un premier album ravageur. Avant d'essayer de mourir, essayer Try Dying, vous mourrez moins cons.

SKX (10/10/2017)